Nava Dunkelman / Gabby Fluke-Mogul Likht (Relative Picth records 2023)

Ceci n'est pas un concert mais bien un disque de collaboration entre ces 2 personnages issues du monde des musiques improvisées. D'une part, TIM DAISY, batteur célèbre, domicilié à Chicago depuis 2010 dont certains morceaux de sa composition ont été agrémentés par les sons électroniques imaginées par IKUE MORI (dans son New York enchanté). La batteuse de DNA a lâché depuis longtemps les baguettes pour ne se concentrer que sur ses sons électroniques. IKUE MORI : ELECTRONICS. C'est ce qu'on lit toujours depuis des lustres sur les pochettes de tous les disques auxquels elle participe.
Nouveau projet pour nos deux comparses de Chicago Dave Rempis et Tim Daisy. C'est Mark Feldman, sur Chicago lors du confinement, qui est ici invité. Son nom apparaît souvent sur les disques lié à John Zorn, chez Tzadik notamment mais on le trouve aussi chez Léo, chez Relative Pitch etc... C'est un violoniste reconnu donc et le trio ici s'entend bien. Que ce soit dans le vif, quand le violon vivace bavarde énergique avec les éclats frénétiques de Daisy que dans ces passages plus vaporeux où le clapot se fait plus sage et plus enclin à la rêvasserie. Rempis les rejoint et ça s'envole.
On connaît Peter ORINS pour ses nombreux travaux à la batterie (avec Paulina Owczarek, TOC, KAZE...), pour son label, Circum, et pour ses orgas de concerts sur Lille. Un gars impliqué, enthousiaste et motivé. C'est un faiseur. Et même en montagne quand il part randonner. Ce disque a été conçu lors d'un voyage dans le Parc des Ecrins en compagnie de Ivann CRUZ, que je ne connais pas mais dont l'écoute et la guitare m'ont touché. L'homme s'immerge dans la nature pour tenter un lien.
On retrouve mon vieux FLAHERTY et sa troupe de barges dans un second volet de ses aventures avec CORSANO et RASMUSSEN. Ce coup ci le contrebassiste Zach ROWDEN rejoint l'équipe. Chris CORSANO connait chacun des musiciens (sauf ROWDEN peut-être), puisqu'ils ont chacun des disques en duo avec CC, FLAHERTY une tripotée, RASMUSSEN un peu moins...
Ce premier solo de basse (double bass) de EVAN LIPSON a touché pile. Enregistré dans un vieux bunker de 1942 à South Nature Park / Chattanooga (Tennessee) en septembre 2021 (un ancien entrepôt d'armes de l'armée US), ce LIPSON joue autant du doigté que de son archet. Au menu, grillonade de printemps tout en mélancolie, mélange à la taupinade goût ail et fleur colorée et odorante bordée de mousse au goût de rouille. Le tout dans un style alambiqué que j'aime beaucoup.
Un vynil, deux faces, deux duos à l'initiative du batteur sud-africain Asher GAMEDZE. Dans la veine impro spontanée, ces deux duos ont un charme certain sans trop en faire. Face ESPINOZA, tout reste ici très poli et ne connaît aucune déviance à part dans certains riffs bien sentis : rythmique free propre et droite comme un balai. Mais cela a son charme, l'humeur est constante et le partenaire de soirée s'amourache de GAMEDZE sans coup de foudre mais avec une attirance commune indéniable.
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