A ne pas mettre dans toutes les oreilles, ceci est rude et étonnant. Un batteur, un sax, ou plutôt, une sax. Une sax qui a l'habitude de sussurer et de souffler sans le bec. C'est plutôt iconoclate non ? Christine ABDELNOUR sait créer et étendre une atmosphère. On aime entendre le souffle dévaler les pentes de son engin cuivré. Mais elle sait aussi parfois évacuer le trop plein de salive en expulsant drastiquement tout le liquide vissié accumulé. Et puis quand le batteur s'appelle CORSANO, on a l'habitude d'être surpris.

Du piano solo dans son versant expérimental. On sent la dame avide d'aventures, torturée entre sa volonté de classique et cette affinité innée de vouloir tout foutre en l'air. Entre deux folies / solos hyper rythmiques facon Cecyl TAYLOR / elle expérimente en grattant les cordes faisant émerger quelques souvenirs à la Derek Bailey lorsqu'elle triture l'extrémité des cordes du piano acoustique... Personnellement, ce sont les solos qui m'ont le plus bluffés.

Le duo est un duo de stars dans ce petit milieu, JOE MCPHEE au sax et à la 'pocket trumpet' acoquiné comme souvent avec cet énergique batteur qu'est PAAL NILSSEN-LOVE. Un duo dans l'écoute, PNL à l'affût, attend dans l'espace tandis que les volutes de JMP embaument l'atmosphère. Paisible. La caisse claire se réveille, le timbre grésille, ça cliquette sévère et le soleil se lève sur 'Consideration' dont la puissance live me donne des envies de téléportation pour assister à un de leur concert.

Découverts via KUZU* et son free rock bien barge, ces deux personnages ont de quoi satisfaire tous les adorateurs de la cause des musiques libres. Duo impro guitare batterie puissant, qu'on comparera bien aisément à nos chers BILL ORCUTT et CHRIS CORSANO dont on vous a parlés de long en large dans ces pages. Moins explosif certes mais avec une complicité hors pair. On a affaire ici à un mélange de polyrythmies orgiaques parfois à consonance indonésienne et des ambiances 'guitares' désertiques dignes d'un blues du Sahel ici ancrées dans une Amérique profonde et moderne.

Pour fêter les 65 ans du saxophoniste John BUTCHER (UK), le luxembourgeois de Ni-Vu-Ni-Connu* a organisé un mini festival de 4 concerts à Ausland à Berlin les 29 et 30 novembre 2019. 4 concerts pour montrer l'éventail et la palette de jeu du bonhomme. 4 LPs viennent d'être produits pour illustrer dans leur intégralité les concerts de ce week end de folie berlinoise.

Ce disque est sorti en même temps que les Lps référençant les 4 concerts à l'occasion des 65 ans de BUTCHER mais ne fait pas partie des enregistrements de cette cuvée. Ceci dit, l'assise de cette musique a de quoi déstabiliser un babyboomer.

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Deuxième volume de ce montage musical initié par Will Guthrie. La pochette reprend le fameux graphisme du Unit Structure du génial pianiste Cecyl Taylor sur un disque Blue Note. Les morceaux ici ont été créés et assemblés pendant le confinement dans son studio à Indre tout proche de Nantes. Au menu, des enregistrements de batterie et des séquençages de samples.

Bill Orcutt tenait la guitare dans HARRY PUSSY il y a 30 ans dans un registre Noise Punk Impro et No Wave attirant tous les esprits libres épris de bruit et de bordel cacophonique. Le groupe s'est peu à peu délité, puis a disparu en 97. Quelques 45 tours sortent néanmoins encore, au coup par coup, sur le propre label de Bill Orcutt, Palilalia records (basé à San Francisco), tiré à 100 exemplaires, ça part en 20 minutes, pas le temps de se réveiller en France que le bandcamp de Orcutt annonce 'Not available'.

'The call" est le premier album du contrebassiste HENRY GRIMES ((3/11/1935 / Philadelphie)  sous son propre nom. Enregistré en 1965, sorti en 1966. Durant les années 60, cet ancien musicien a tenu de main de maître son instrument dans les formations de Cecil Taylor, Don Cherry, Albert Ayler ou Steve Lacy pour les plus connus et est donc un habitué des maisons de disques de  freejazz de cette période (dont ESP fait partie)...