La rencontre de ces deux chantres des musiques expérimentales à base de guitares chez Hapna en avait déjà marqué plus d'un en 2003 lors de la sortie de 'Arborvitae'. Ambiances cotonneuses, éthérées et d'une finesse rare, à tel point que ce joli cd a été réédité en vinyle par l'italien Improved Sequence presque vingt ans plus tard en 2021.
Espaces inquiets, sombres atmosphères, mélanges de sons acoustiques et organiques, noir c'est noir, ces deux fameux personnages des musiques d'ambiances ont mis plus de 10 ans avant d'aboutir à ce disque. L'aventurier et australien Laurence ENGLISH apporte le field recordings, la synthèse et TOOP crapote, digère et apporte lui (entre autres) les cordes de guitare.... Depuis que Laurence ENGLISH a découvert le 'podarge gris', oiseau magique dont le chant simule un oscillateur basses fréquences, l'idée est devenue commune de l'utiliser comme fil conducteur du projet.
"Regarde ! Les montagnes sont pleines de nuit !", les mots du fils deviennent le nom du troisième disque * du père. Mon esprit tordu y a de suite trouvé un espace de bien-être. Dans ce nouvel LP sorti chez Jelodanti** David FENECH y laisse sentir sa nostalgie, son goût pour l'aventure et sa curiosité naturelle pour les musiques avant-gardistes. Dès l'intro, c'est Jim O'Rourke qui m'est venu en tête. Surtout dans la tessiture du son, se jouant de la nature et de l'expérimentation.
Un disque de craquements et de gouttes, tap, gric, floup, c'est la pluie qui tombe, les chants des oiseaux sont entendus au loin, parfois, des brins de déformations électroniques aussi, des flocs givrés au synthétique, trituration, grattage, craquement, tous ces sons sont issus de la goutte et de l'eau. L'eau sur polyester, l'eau sur métal, l'eau sur la peau, l'eau dans la machine qui change le son, l'eau en apnée, l'eau en fiesta. DAPHNE X expérimente entre musique concrète et langeurs électroniques. L'enregistrement est au plus proche, ha les fameux micros LOM.
On connaît Peter ORINS pour ses nombreux travaux à la batterie (avec Paulina Owczarek, TOC, KAZE...), pour son label, Circum, et pour ses orgas de concerts sur Lille. Un gars impliqué, enthousiaste et motivé. C'est un faiseur. Et même en montagne quand il part randonner. Ce disque a été conçu lors d'un voyage dans le Parc des Ecrins en compagnie de Ivann CRUZ, que je ne connais pas mais dont l'écoute et la guitare m'ont touché. L'homme s'immerge dans la nature pour tenter un lien.
Sixième album pour le fabuleux pianiste de THE NECKS chez l'australien ROOM 40 (Laurence English aux manettes je rappelle). Disque franchement lumineux, hyper varié touchant la délicatesse, la profondeur et une sorte de plénitude apaisée. De fin de vie ? J'espère pas. Comme d'habitude, on baigne dans un océan de sonorités fines, des nappes constantes se mélangent aux cliquetis joueurs, des moteurs aux sons farfelus à la Pierre Bastien chatouillent des notes de piano caressé, des sons atones s'amusent avec des brindilles de spleen déjà vieillissantes.
"Premier des disques de THE NECKS à être réédité en LP" indique le sticker sur la pochette. J'ai mis du temps à apprécier THE NECKS, je m'en suis toujours senti étrangement distant, je ne sais pas pourquoi, vu en concert etc mais non, mon cerveau n'était pas connecté aux leurs. Qu'est ce que ces Australiens ont ils pourtant de si particulier ?
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