ORFEU felix culpa (STNT 008 / 2025)

Selon la légende, Orphée était le fils d'Apollon, le dieu grec de la musique. Son père lui donna une lyre et, dès son plus jeune âge, Orphée jouait si bien qu'il surpassait même l'habileté de son père. On raconte que lorsqu'il jouait, les objets qui l'entouraient prenaient vie tant sa musique était envoûtante.
ORFEU est la traduction portugaise de 'Orphée' et c'est surtout le projet intimiste d'Alexandre CASATO qui le développe dans sa chambre en secret depuis quelques années...
ORFEU est un duo guitare batterie envoûtant où les mélodies brillantes, exigeantes et colorées de la guitare classique d'Alex sont accompagnées de la batterie sobre et sereine de Clément CURAUDEAU (il joue aussi batterie dans SÜRYA ou SULPHAT'KETAMINE...)
Du premier album d'ORFEU s'échappent, par volutes, de touchantes mélodies et des airs bienveillants à la générosité émouvante.
Guitare classique : Alexandre CASATO
Batterie : Clément CURAUDEAU
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Artwork : Bonjour Vent
Recorded & mixed by Yann Van Eijk at Jondy studio
Mastered by Cyril Meysson
PRESS :
Perte et fracas :
Orfeu
Felix Culpa – CD
STNT records 2025
Orfeu, c’est Orphée en portugais mais c’est du français, un nouveau projet, un de plus, d’Alexandre Casato qui a tronqué sa guitare électrique, non pas contre une lyre, mais une guitare classique. Vous pouvez donc oublier les dissonances et saturations de ses autres groupes comme Tombouctou ou Schleu, Orfeu se la joue bien plus délicat et mesuré. Et il n’est pas seul avec l’acoustique de sa guitare. Le batteur Clément Curaudeau (Sürya) l’accompagne et le duo ainsi formé rappellera immanquablement un autre fameux duo évoluant dans une configuration identique, l’incontournable Cheval De Frise. Mais c’est juste parce qu’on manque d’imagination. On pourrait citer également les plus récents Dalès, tout ce qui évoque la dextérité au service du frisson, les arabesques et entrelacs qui ne sont qu’un moyen de vous toucher au creux de l’oreille, l’intimiste flamboyant en quelque sorte.
Six morceaux aimant les longues progressions, les histoires sans parole qui se développent en toute élégance, les structures qui tissent une toile d’araignée et vous prennent au piège, des mélodies fines et enlevées se dévoilant par paliers soutenues par un rythme tout en sobriété, une douce mélancolie flirtant avec une nervosité palpable. Ce n’est pas ce qui ressort pourtant, cette tension prête à bondir et qui ne bondit jamais mais elle est là, dans les interstices de mélodies lumineuses, dans les accents plus impatients de Melchior Rhapsody ou la fin de Uriel.
Un parfum de classicisme mais vu à travers le prisme de musiciens habitués aux fracas du rock et stridences du bruit, c'est à dire singulier et décalé. On reconnaît la patte d’Alex Casato mais il se met à nu et sans filet. Et c’est toute la sensibilité de son jeu qui ressort et profite de ce dépouillement soudain, la créativité fertile extraite de ses doigts qui illumine et donne des compos très émouvantes comme les presque dix minutes de Jericho qui feront tomber n’importe quel mur devant tant de charmes. Orfeu baigne dans une aura plus trouble qu’elle ne paraît pour un album aussi complexe que fluide, distingué et agité, grave et aérien, sobre et subtilement recherché. Felix Culpa ou l’heureuse faute en latin, c’est le péché originel d'un duo lyonnais qui fête son arrivée avec un disque surprenant et touchant pour offrir une splendide alternative à ce monde bruyant.
SKX (24/07/2025)