KALI MALONE est une jeune américaine qui vit en suède. Elle ère dans des univers de synthèse modulaire glauques mixant instruments à vent (acoustiques) saupoudrés d'électronique atmosphérique glaciale. Un trio d’instruments opère, je veux dire, des tessitures d'instruments à vent s’enlacent et s'accouplent. On imagine les cut & paste, on imagine les mix, on imagine le travail d’enregistrement : clarinette basse, basson, sax alto, ca c'est pour la rondeur et le drone; Le 'buchla 200' c'est pour la synthèse sonore.
LA TENE est composé de Alexis Degrenier à la vieille à Roue, Cyril Bondi* aux percussions et D’incise à l'harmonium et à l'électronique.Ce trio franco suisse est très connu dans ce petit milieu drone expérimental fan d'hypnotisme et de ruralité, il synthétise à lui seul la puissance du drone organique et de la transe rythmique. Musique trad contemporaine, folklore à poil réche, RADIKAL SATAN les pieds dans la boue, LA TENE se caractérise par son bourdon constant, son économie rythmique et son son brillant et enveloppant.
Ca commence par un roulement de tambour lointain, comme un tremblement de terre qui pointe son nez, la réverb est imposante, le disque a été enregistré en 2016 dans une usine désaffectée (un silo pour être précis). La pression est constante, le pouls et la respiration donnent des signes d’inquiétude. le ciel est gris, et bas, disons que l'ambiance n'est pas guillerette mais on n'est pas là pour rigoler. La première face est un drone lourd difficile à porter mais qui malgré son poids se balade agilement entre les nuages et les corbeaux.
Emahoy Tsegué-Maryam Guèbrou est une vieille pianiste éthiopienne née en 1923 qui bénéficie depuis la série des éthiopiques de Francis FALCETO (le numéro 21 sorti en 2006) d'une mise en lumière méritée. Je ne vais pas recopier la fiche wikipedia mais sachez que celle ci a connu la suisse, a appris le violon et les mélodies de l'occident pendant tout le milieu du 20ième siècle. C'est un des fils de l'empereur Haïlé Sélassié Ier qui lui offre la possibilité de perfectionner son piano.
Pas très fan de la pochette. j'ai recu le disque tout plié, ronchon. peut importe, j'aime la musique. C'est un mix entre un ALBOTH, un BATTLES et un MOHA! gentil. L'esprit est plutôt au positif même si les sonorités font écho en moi et m'emportent dans des souvenirs liés aux années 90. C'est instrumental, tout est auto instrumenté, c'est effectivement un projet solo, un projet de batteur qui plus est. J'aime. Donc, direction le séquençage car ce n'est pas que de la rythmique. Le toulousain y place habilement des nappes et des grincements.
J'ai toujours un faible pour Charlemagne Palestine depuis que je l'ai vu au piano accompagnant son vieux pote Tony Conrad (violon) à Nantes en 2005. Ce nouvel album s'inscrit dans la droite ligne du dernier concert que j'ai pu voir de lui, notamment celui à la cathédrale de Nantes en 2012. Je le revois entrer, par derrière, un verre de pif à la main, le doigt tournant sur les rebords pour le faire chanter et lui essayant de sa petite voix de taré de l'imiter à chanter... «sssinnngggggg ».... Ca commençait bien ! Et ca s'est aussi bien fini tout en polyphonie...
C'est le deuxième album du duo italo-australien où l'on retrouve Chris ABRAHAM au piano* et ALESSANDRO BOSETTI au chant et à l'ordi. BOSETTI est intéressé par la poésie sonore et par le langage dans son côté arty, il triture les voix, les malaxe à l'aide de la souris, ou pas, chante en anglais, en italien et parfois même en français comme sur le dernier titre "la nourriture", un peu dans la lignée de ANNE JAMES CHATON mais avec un côté jazz sacrément prononcé (et aussi bien moins sombre que son comparse de Montpellier**). Ici on parle d'académisme mais d'un académisme dérangeant.
WILD CLASSICAL MUSIC ENSEMBLE est un des nombreux projet de Damien Magnette (Zoft, Facteur Cheval...). Dans la vie, il travaille avec des personnes mentalement handicapées à Courtrai (il parait), et donne aussi des ateliers de lutherie sauvage et d'improvisation libre à des enfants pendant les vacances scolaires. Après des études d'art plastique en Belgique (Soignies), Damien Magnette se focalise sur le son que ce soit dans la création radiophonique, la musique improvisée ou la pratique de la batterie dans laquelle on le retrouve ici en compagnie d'un groupe d'handicapés.
"the buffer zone" de KYRIAKIDES sorti en 2004 chez Unsounds m'avait déjà super séduit. Sorte de blues atmosphérique décontracté à l'humeur légère et au vice caché derrière une guitare en miettes et des silences malins. KYRIAKIDES est ce type qui aime triturer ses origines grecques à l'aide d'une électronique sobre ou destructrice certes mais surtout très poétique. Andy Moor ne cache pas non plus pour son amour pour les vieilles chansons helléniques des années 20 et 30.
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