Bill Orcutt tenait la guitare dans HARRY PUSSY il y a 30 ans dans un registre Noise Punk Impro et No Wave attirant tous les esprits libres épris de bruit et de bordel cacophonique. Le groupe s'est peu à peu délité, puis a disparu en 97. Quelques 45 tours sortent néanmoins encore, au coup par coup, sur le propre label de Bill Orcutt, Palilalia records (basé à San Francisco), tiré à 100 exemplaires, ça part en 20 minutes, pas le temps de se réveiller en France que le bandcamp de Orcutt annonce 'Not available'.

Et voici l'heure du bain suédois... BATHOUSE est un trio de Malmö qui joue dans le rouge pour l'amour fou du Garage Noise. Première écoute, Je me suis levé de ma chaise et j'ai sauté par la fenêtre, la voix sur ce corps tout classieux qui s'enlace autour du micro a de quoi te faire monter dans les tours. Du bon vieux rock n roll d'obédience punk avec des soubresauts Noise à la Load Records, la distorsion est sacrément produite. Ho je revois des images avinées de ces géniaux MOVIE STAR JUNKIES dans le flou énorme et fameux d'un concert à Bitche, Nantes il y a plus de 10 ans.

Superbe pochette* en noir et blanc représentant une composition entre poutres et flammes, les unes sous les autres, flammes vivaces s'étalant largement sur la ville comme une mer de bruit se répend sur Vulcania. Bonchoir Madame, Bonchoir Monsieur. Autour de BIS, les stigmates de la violence ont tous les signes de cette Noise dense et scintillante des années 90. UNSANE, HELMET etc...

Austin, c'est une mini bagnole des années 80, un truc tout bas, minus, où t'étais sûr de crever si jamais tu croisais un camionneur trop éméché, bigleux ou possédé par la fièvre jaune; mais Austin c'est surtout la ville de ces américains qui sortent avec ce second album un fantastique disque que tu adoreras pour peu que tu aies quelques attirances pour les guitares abrasives, le chant crié ( steve - throat/guitar - oui on dit throat...), la basse lourde et graisseuse (Bill - Bass) et une batterie droite comme un balais ( Tom - Drums) .

Andy Newman, bassiste et chanteur de Glazed Baby a opté pour la guitare dans The Hammer Party accompagné par Justin Silvia (basse), Joe Propatier (batterie) et l'ex-Landed et Six Finger Satellite Dan St. Jacques au chant. Andy Newman est malheureusement décédé en novembre 2020. Encore un qui ne vivra pas le temps des louanges, le temps des joies épistolaires comme nombre d'artistes partis trop tôt. Avait-il vingt sept ans ?

Débouche les tuyaux, viens déverser ta bile mon coco, rythmique tribale, batterie droite profonde et grasse pour une guitare noise bas dans le manche qui sait alterner avec parcimonie ses attirances vers la vieille noise putride et des plans peut être plus posés. Quoique. Ouais, c'est du sang surprise, comme le pain mais avec des poils dedans et quelque chose qui a de quoi plaire au vieux fan de Noise que je suis. La basse bien du ventre a de quoi donner du fil à retordre à la batterie pendant que le chant éructe ses prêches.

Retour des quatre polonais de KURWS dont le premier album fut sorti entre autres chez Gaffer en 2014 et qu'on a pu apprécier lors du Ainu Fest en 2016. Un quatuor plein d’enthousiasme et d'expérimentation dans son versant rock. Un sax accompagnant mais fier de l'être, une batterie vivace et entreprenante, une basse qui tire tout le monde vers le haut et une guitare qui danse euh danse euh chante ce refrain qui te plaît.

Première fois que j'allais au Tapette Fest, période inconciliable avec le taff. Coup de bol cette année pour la date du vendredi, et autre coup de bol du tonnerre, on débarque tôt avec mon vieux pote de 30 ans ! Le chapiteau jaune accueille TOMBOUCTOU. On n'est pas sur un reggae sound system Rastata mais sur un superbe trio noise de Lyon (avec le guitariste de TORTICOLI). Le meilleur truc de la soirée pour moi, la chanteuse a embarquée tout le monde, quelle présence.

Deuxième album des suisses, 'danse de la mort', tout un programme qui nous renvoie une salve noise nowave crasse et poisseuse. YC-CY entremêle les genres dans une direction quand même très axée sur les années 90/2000. C'est d'abord la tessiture du son qui est attirante : on a ici affaire à une véritable chappe de plomb complètement étouffante. Indice de l'air : 7. YC-CY est dans son élément. Une bombe aérosol à air n'y fera rien. La voix est éraillée et quelquefois nonchalante ('phobetor'), il y a quelque chose d'iconoclaste par ici.

Dernier disque des américains de HAWKS, toujours les dents bien serrées, les gros muscles, les tatouages, les bons sons chapeautés par cette basse énôôrmissime. J'aime beaucoup celui là, leur dernier, c'est celui que j'écoute le plus avec "push over". Même exigence noise, même puissance dans la mélodie avec peut être même quelque part un quelque chose de plus féminin que les autres... à bon entendeur...