Madame n'arrête pas de produire, de se produire, elle accroche partout, de Rennes à Milan, de Londres à Paris, en solo ou en groupe, VANISHING TWIN, TOMAGA, HOLY TONGUE etc, ça déborde et ce n'est pas pour me déplaire. J'avoue que ce sont ses solos qui me parlent le plus. Elle a récemment sorti un nouveau disque chez BLUME*, le label italien qui produit des disques à la couleur unie, du vinyle à la pochette, avec ce même principe, celui de jouer solo inventant une architecture classique certes mais toujours avec cet angle cabossé ou ces sons électroniques atmosphériques.
Je l'écoute, je l'écoute, je l'écoute, plus ca va, plus je l'écoute. J'ai vraiment été surpris la première fois par ces orchestrations chiadées, ces longs morceaux, ces cordes, ce petit côté Bjork par endroit lorsque Guro se met à chanter. Je ne l'entends pas ici se tordre la gorge de violence démoniaque comme elle le fait souvent. Ce nouvel album est l'un des moins furieux mais aussi l'un des plus ambitieux. Ce qui ne veut pas dire qu'il n'en est pas moins tourmenté. C'est étonnant comme ce groupe a cette capacité à se métamorphoser.
MOE with Mette RASMUSSEN and Ikuro TAKAHASHI : painted (Relative Pitch records 2020)
Depuis leur rencontre avec Mette RASMUSSEN, le trio et la jeune danoise ont beaucoup tourné. Norvège bien sûr (chez MOE) mais aussi au Mexique et suite à la sortie de leur disque ('Tolerancia Picante' chez Conrad), les MOE ont attéri au Japon où ils ont collaboré avec différentes pointures du free local. Je ne sais pas pourquoi le batteur n'était pas là * mais ce disque retranscrit un de leurs concerts à Sapporo avec Ikuro TAKAHASHI à la batterie. On sait Guro, chanteuse bassiste dans MOE taillée pour l'improvisation **.
Dans la lignée des solos de KAORU ABE au sax, voici une nouvelle venue (pour moi) dans ce monde musical expérimental en quête de pureté intégrale. On a affaire ici à 46 minutes d'une saveur aussi touchante que poétique. D'une profondeur et d'une expression incroyable, elle pousse tousse combat caresse jongle crie pleure tricote lit dort regarde pense danse vitupère rigole souffle revit se remémore s'enthousiasme saccage démonte reconstruit s'extasie avec une présence qui ne te laissera pas insensible tellement le panel de son jeu semble sans limite.
A ne pas mettre dans toutes les oreilles, ceci est rude et étonnant. Un batteur, un sax, ou plutôt, une sax. Une sax qui a l'habitude de sussurer et de souffler sans le bec. C'est plutôt iconoclate non ? Christine ABDELNOUR sait créer et étendre une atmosphère. On aime entendre le souffle dévaler les pentes de son engin cuivré. Mais elle sait aussi parfois évacuer le trop plein de salive en expulsant drastiquement tout le liquide vissié accumulé. Et puis quand le batteur s'appelle CORSANO, on a l'habitude d'être surpris.
Poésie contemplative et esprit retors. J'aime cette solitude. J'aime cette profondeur. Crys COLE n'est pas une inconnue, habituée à collaborer avec Oren Ambarchi entre autres. C'est elle qui est là-bas tout au fond derrière ses machines à leds phosphorescentes. . Elle crée ici un espace atmosphérique inquiétant mélangeant nappes électroniques, percussions cliquetantes et field recordings dans des volumes hyper résonnants. Le noir profond et inquiétant lui va si bien. De la sidérurgie sonore, ça se dit çà ? Le savoir-faire est exceptionnel, Crys COLE en mode super héros.
Connu pour ses chemises colorées et ses expérimentations, le british MIKE COOPER joue de la guitare / banjo, folk expérimental et sort des disques depuis fin 60 début 70... Il joue une sorte de blues des mers du Sud; Il y embarque des tonnes de sons, du field recordings , grillons, clapotis de mers, etc... et n'hésite pas à transformer ses disques en carte postale poétique à base d'aventures solitaires et vivifiantes. Ok... j'étale ma serviette sur le rocher là tu permets ?
Formé au conservatoire de Grenoble, Mathieu WERCHOWSKI joue avec nombre de personnages reconnus dans le milieu des musiques expérimentales, Lionel Marchetti, Jérôme Noetinger, Xavier Charles, John Russel, etc... La GMEA l'a invité en 2020 dans le cadre d'une résidence à expérimenter à l'aide de son instrument favori : le violon (j'y inclus l'alto).
"Premier des disques de THE NECKS à être réédité en LP" indique le sticker sur la pochette. J'ai mis du temps à apprécier THE NECKS, je m'en suis toujours senti étrangement distant, je ne sais pas pourquoi, vu en concert etc mais non, mon cerveau n'était pas connecté aux leurs. Qu'est ce que ces Australiens ont ils pourtant de si particulier ?
SONIC PROTEST / LES INSTANTS CHAVIRES / COAX nous ont proposé de diffuser leur flux via STNT. Rendez vous samedi 9 Décembre
TROMBE déluge (Out Now)
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STNT.org est un blog musical en ligne depuis 1999 essentiellement dédié aux musiques lorgnant vers le free-jazz, la No Wave, la Noise, le Drone, la Pop éclopée et toutes les musiques de traviole...