Après la très inégale compilation de EP sortie en 2003 sous le nom de « three four », je ne donnais pas cher de ces ex Rodan, June Of 44 et Rachel’s. Avec « flies the fields », troisième album studio, Shipping News nous rassure que l’inspiration est toujours avec eux. Rythme lent mais soutenu, arpèges choisis, mélodie cristalline et dissonante à la fois, tension palpable, montée crescendo, explosion sonic tout en retenu. On connaît bien la recette depuis Slint pour le versant post rock et Codéine pour le côté slow core.

Ils ont marqué leur époque il y a déjà dix ans ! Utilisant un savant mélange de groove, de post rock et d-un côté jazzy bien énergique, UI s-était d-abord fait remarquer par ses premiers maxis à l-époque des débuts de JUNE OF 44, de HIM ou des RACHELS, etc... Ils avaient vite ouvert la voie à une certaine nouveauté dans la musique instrumentale. Le disque orange de remixes (avec la participation de membres de TORTOISE juste avant le boum post rock inrockuptibles...) avait assis leur notoriété...

Cet album s’ouvre sur un espace musical qui sait prendre ses aises. Helms glisse des notes qui créent un climat doux et mélancolique. Un rien tragique. Helms prend son temps pour installer ses compositions. On dirait que le groupe souhaite rester neutre dans le tourment du quotidien. Ne pas gêner semble être l’objectif premier du groupe. Les choses viendront d’elles-mêmes. Cette nonchalance peut être agaçante. Mais elle leur va bien. Sur ce premier album on passe de climats post rock fournée Thrill jockey (le Tortoise des débuts…) aux autres fournées Touch and Go/Quaterstick (June of 44).

Le prochain album de Sweep the Leg Johnny arrive très prochainement dans les bacs. Ce n’est pas une raison pour passer à côté de ce vieux projet de deux membres de Sweep. Ce premier album navigue entre les scènes rock indépendantes de Chicago et de Washington DC. On pense plusieurs fois à un Kérosène 454 affûté, à un June of 44 jovial ou un Sweep the Leg Johnny sous prosac. Ces neufs titres enfilent les mélodies avec classe. Le tout est saupoudré d’un saxo inspiré et énergique. Ni trop free ni trop sirupeux.

into arsenal of codes leur précédent disque avait marqué comme une avancée et une grosse envie de guitares déglinguées à base de rythmes fou fou et d-ouvertures mélodiques vers la pop classieuse ! Ce nouvel album inaugure l-arrivée des autrichiens en grandes pompes dans le fameux studio du sieur ALBINI à Chicago ! Abstract guitar et modern rock sont de mise pour le deuxième album du trio... la folle envie d-univers proche de ceux de JUNE OF 44 ou de tout le label TOUCH & GO qu-on avait remarqué sur leur précédente production se concrétise ici !

Le premier album d’Abilene est sorti sur Slowdime au moment où le label mettait la clé sous la porte. Ce premier effort a donc connu qu’une courte vie « publique ». Il en reste des pleins cartons à Dischord Direct paraît-il ! Au lieu de remuer le couteau dans la plaie, Abilene a préféré sortir du nouveau matériel. On retrouve ces ex Regulator Watts, Lustre King et Chisel, accompagné cette fois-ci par Fred Erskine (Hoover, June of 44, Him…) à la trompette. Et cette réunion de vieux potes « made in » Washington DC fonctionne à merveille.

L’aventure Burning Airlines avait à peine pris fin que Jay Robbins (Jawbox pardi !) était déjà parti monter un nouveau groupe. Channels est dans la continuité des précédentes formations du gazier, c’est à dire à mi-chemin entre indie rock alambiqué et énergie punk rock. Sauf que Channels est une nouvelle étape dans la sophistication du son « rock made in D.C ». A bien des égards, les déhanchés de la batterie et de la basse sont plus proches d’un certain 31 Knots ou de Kérosène 454 (c’est le même batteur !) que du côté assez direct des compositions de Jawbox.

Quatuor italien incluant notamment un ex-Girls Against Boys (le batteur Alexis Fleisig), ainsi qu’un chant féminin qui impressionne par son aisance dans tous les registres parcourus (noise, mélodique, mélancolique même en certaines occasions), Bellini signe avec ce nouvel album de caractère une œuvre marquant En effet, son rock multiforme, zébré d’accents noise, évoquant parfois joliment PJ Harvey (« Susie ») visite les styles et les ambiances avec une grande maîtrise.

Quelques jours avant la sortie de leur premier album sur l’excellent label Kythibong (prévue le 7 décembre prochain), revenons sur le cas de ce groupe atypique, trio nantais constituant le projet parallèle de Franck Lamamra (Bandit 112, autre très bon groupe nantais).

On pense directement à SLINT, à toutes cette frange de la musique qui aime chanter-parler sur des guitares claires et tendues. Un beau sticker -parental advisory- sur la pochette, on pense aussi à la facon de faire de BURROUGH, tout dans la parole et le timbre de voix du chanteur-écrivain qu-est PETE SIMONELLI.