Après deux Eps de rodage, les gars du sud de la France débarquent enfin avec leur premier album qui annonce la couleur dès « put one’s finger on score ». Trempé dans un post hardcore noise incandescent, ce premier morceau libère une musique sombre et torturée qui renvoient aux travaux de Knut, de Tantrum voir Coalesce. Le climat est donc relativement pesant tout le long des dix titres. Spinning Heads possède en son sein le batteur de Tantrum et le hurleur de service de chez Morgue…ceci expliquant peut être cela ? ?

Voici donc la suite de l-album -celestial- sorti il y a quelques temps sur le propre label du chanteur du groupe, aaron TURNER (HYDRAHEAD RECORDS...). Quand je dis la suite, c-est simplement du à l-indexation des titres : le disque commence par le titre No12 et en sachant que -celestial- finissait par le No11 vous aurez tout compris... Bon, la musique est toujours aussi sombre et torturée, la tension toujours aussi froide et pesante mais l-électronique est ici bien plus présente que sur -celestial-...

Le premier album sorti en 2004 sur At A Loss Recordings en avait mis plus d’un sur les genoux. La troupe de Baltimore, au line up instable, revient dans la foulée avec un second opus qui pousse le bouchon sacrément plus loin. En effet, être assimilé à un nouveau clone de Botch, Coalesce ou d’Isis à de quoi irriter…surtout quand on fait l’effort de transcender ses influences et cela depuis ses débuts discographiques. Sur « the sirens of silence » Swarm Of The Lotus va donc plus loin encore que l’essentiel -when white becomes black-.

Il y a des ex-Romeo Is Bleeding dans Hutchinson Suicide. Ce n’est pas une information anodine car on retrouve de nombreux points communs entre les deux groupes. Entre autres ces guitares qui renvoient à un hardcore puissant teinté de métal et de noise « a la Helmet ». Hutchinson Suicide n’est pas une énième formation de hardcore chaos. Les compos filent plutôt droit. La rage au ventre. Avec cette volonté d’en découdre le plus vite possible. Cette sensation est appuyée par une voix rugueuse et assez monocorde qui peut renvoyer au chant de Fafa dans Iscariote.

Suite à un Ep remarqué et un split avec Harkonen, These Arms Are Snakes se lance dans le grand bain ! Même si deux membres ont quitté le navire depuis les premiers pas discographique, TAAS n’a pas faibli face à l’épreuve du long effort. En effet leur post hardcore atypique se joue de toutes les étiquettes pour offrir une nouvelle salve de morceaux qui doivent autant à un Milmarker élevé au gros grain Botchisant, qu’à un The VSS copulant avec un Q and Not U tendu du slip. Ces ex Botch (bah tiens) et Killsadie visent juste et bien.

Déjà de nombreux mois que ce disque passe en boucle sur ma platine. Comme d’habitude j’harcèle une bonne partie de mon entourage susceptible d’écouter ce genre de musique afin qu’il jette une oreille sur ces onze titres en n’oubliant pas de laisser leurs premières impressions à la beine, histoire qu’il se la ramène pas avec leur « j’ai déjà entendu ça, c’était mieux avant, bla, bla… » !? (fin de l’intro Les états-uniens d’Architect proposent ici leur premier album.

L’humilité serait elle des marques les plus évidentes du talent ? Quand on voit (à l’heure actuelle) le nombre d’albums qui sort chaque mois, oui le nombre d’« albums », et quand voit parallèlement qu’un groupe comme Mills of God présente ses petits travaux comme une démo, on est en droit de se poser quelques questions… OK, « démo » parce qu’il n’y a qu’un titre, mais qui dure pratiquement 20 minutes ; « démo » parce que c’est autoproduit, mais quel son !