Avec pareil titre d’album le trio pourrait se voir taxer de musiciens prétentieux visant les éventuelles louanges de The Wire et autres donneurs de prix. Mais ceux qui ont déjà écouté leur premier album réussi et surtout qui ont vu le groupe sur scène, savent à quel point les bordelais sont à des années lumières de pareille démarche. Sincabeza joue son math rock avec une rare fluidité et une réelle musicalité qui balaie tout approche « trop intellectualisé de la chose ». En tout cas c’est ainsi que je la ressens.

Ce trio nantais dans lequel on retrouve des ex Seymour et actuels Room 204, The Patriotic Sunday m’avait laissé un sentiment particulièrement mitigé en concert il y a de ça quelques mois. Du coup je n’attendais pas grand-chose de ce premier album mais voilà…Cet opus éponyme est pourtant plus qu’une agréable surprise.

Un nom à la con, un ! Nouveau combo nantais composés de vieux lascars aux obscures passés underground qui marque des points dès leur première démo quatre titres. Une Kramer qui sort du jus sec et frelaté. Une guitare baryton qui se la joue tour à tour basse vrombissante ou hachoir automatique. Un chant féminin entre celui de Sacha d’Heliogable ou une P.J Harvey se vidant de sa bile la plus compacte. Une batterie sèche et percutante avec un Todd Trainer caché dans la grosse caisse. Bon t’as tout compris !

Après un Ep à tendance « screamo noise » particulièrement dévergondé sorti en 2004 le quatuor de Montréal revient pour un premier album qui va encore plus loin. Plus loin dans la dissonance, les breaks furieux, les changements de tempos à l’emporte pièce, les plans jazzy torturés (pas toujours très finement amenés), les effondrements soniques…A part au sein d’une éventuelle « scène screamo internationale », The Discord Of Forgotten Sketch l’est assurément. Si le chant gémit ce n’est pas pour pleurer mais bien parce qu’il est atteint par je ne sais quelle folie qui le ronge petit à petit.

Après deux Ep passés inaperçus dans ma contrée, c’est avec ce premier album que je découvre Geisha. Encore un trio anglais qui risque de marquer les esprits dans un paysage noise qu’on pourrait croire enfermer dans des exercices de style un peu vain. A l’instar d’un Part Chimp (live ?), Geisha marie mur du son noisy (shoegaze quand tu me tiens) pas très loin d’un My Bloody Valentine surdoppé à une certaine lourdeur métallique et un cérémonial noise de grand cru.

Ce trio (basse clavier batterie) londonien sort ici son deuxième album de « casio grind noise » d’excellente facture. Bouffé par leurs propres démons les gaziers crient leur désespoir dans des blast qui sentent le souffre mais qui ne s’enlisent jamais dans une sorte de répétition mécanique d’un gimmick usé à la corde. Trencher préfère varier les frappes, asséner les coups avec précision à l’instar du meilleur The Locust ou The Holy Molar qui se seraient engouffrés dans les songes les plus tordues des débuts de Today Is The Day (celui de « willpower » et son suivant par exemple).

Soso pourrait faire changer nombre d’avis sur le Hip Hop tellement sa musique est belle et mélancolique. Mettez cet album un jour de grisaille et de dépression et je donne pas cher de votre vie... Présentation rapide du bonhomme: artiste Canadien multi facette à la fois producteur, rappeur et patron de son propre label: Clothes horse records ; il s’agit ici de sa 4° sortie qui est une réédition (sorti en 2002 chez Clothes Horse justement), agrémenté de nouveaux morceaux, d-une nouvelle production et d-une nouvelle pochette. Soso fait du Hip Hop mélancolique, déprimé, épuré et lent.

C-est du grave ce groupe, du malaxage de bide en bonne et due forme. TEN GRAND, OXBOW et NO MEANS NO dans un même groupe. Ce second disque s-agrippe à toi comme pas beaucoup. C-est enflé et tout moux, lent et rapide, à base de rythmiques tribales et de chants shamaniques. C-est méchant et impulsif, rock et percussif. Ca fait vraiment mal, ca appuie bien comme il faut, toujours au même endroit, sorte de torture chinoise où la goutte d-eau n-aurait de cesse de s-éclater sur le crâne. Coup de bambous, coup de genoux, dans le foie, dans le bide. Aïe.

J-ai toujours été un gros fan de STORM & STRESS, le précédent groupe du batteur Kevin Shea (avec ian Williams à la guitare à l-heure actuelle dans BATTLES chez WARP...). Un batteur bien fou, mordant, sachant trouver en lui un équilibre fin et sensible. Ce n-est pas donné à tout le monde. Ce nouveau projet, lancé voici belle lurette se place dans un format pop très américain, qu-on aurait peut être eu du mal à imaginer il y a quelques années. Et ca a été d-ailleurs la plus grande déception pour moi à la première écoute. C-est vrai que la promo parlait d-avant pop. Avant quoi ?

Alors bien sûr, ce genre de disque n-est pas à faire écouter à mémé. Ou alors, faut qu-elle ait perdu la boule ou lécher un crapaud tout vert. Mais l-apanage de telles musiques est sans conteste cette volonté de dire la puissance. Puissance technique, puissance sonore et puissance énergique. Salut les structures du rock, on se dirige bien vers l-impro maudite, entre DEREK BAILEY / HAN BENNINK chiquant loin dans les fréquences distos, chercher GORGE TRIO énervé et un certaine tranche d-un LIGHTNING BOLT francais. Ca a toujours été ça, AGRIPON. Pan dans le lard, t-aimes ou t-aimes pas.