Sophie AGNEL / John EDWARDS / Steve NOBLE Three on a Match (Otoroku 2024)

Préambule : il faut pousser le volume. 

Ces trois musiciens ont enregistré les 6 et 7 juin 2023 et cette fois c'est la pianiste française qui s'acoquine à la paire EDWARDS / NOBLE habituée à ce fameux haut lieu des musiques libres qu'est le CAFE OTO.
Trois morceaux nous sont ainsi délivrés dont un de plus d'une demi-heure. Le piano noir du Café Oto résonne comme il se doit, ca débute calme, chut, on pose l'atmosphère et puis les choses commencent à tanguer, à s'envenimer, j'aime entendre quand Steve NOBLE est fou, comme John EDWARDS sait envelopper et faire grincer sa basse, même à l'archet. La basse et la batterie sont comme d'habitude en symbiose et à l'écoute : c'est un jeu avant tout bien entendu. 

Sophie AGNEL sait se lever de son siège, à l'instar de Marta WARELIS, elle sait aussi secouer et faire grincer son piano, elle cherche la fluidité et l'entente cordiale, on n'est pas dans un solo, ce n'est pas elle et les autres, c'est une musique de groupe. Et c'est précisément ce qui est appréciable ici. AGNEL utilise différents outils pour faire entendre tout ce qui constitue l'instrument piano, baguettes de percussion et autres outils idoines,  l'un qui tape, l'autre qui caresse le bois ou le cadre métallique. Les cordes savent se tendre puis se détendre à l'invitation de l'un ou l'autre des musiciens, je préfère quand tout çà est distordu, dissonant, je dirais même que ce disque aurait mérité plus d'agressivité dans le mix/master car quand ca s'énerve, la cacophonie et le bric à brac le méritent. C'est un point de vue. 

Oui, c'est la tempête parfois chez ceux-là, on sent bien qu'ils ont du goût à ça et même quand on est proche de chavirer, le navire tient bon car la complicité est telle qu'il n'y en a pas un pour sauver l'autre, car bien entendu, ils se sauvent tous ensemble...
 

 

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