Attention ! Disque non masterisé – « NOT mastered at all ! » ! Pas pour préserver la qualité de l’enregistrement et du mixage initiaux (ce serait le syndrome Albini), mais pour obtenir une dynamique extrême, aux rapports démultipliés, et qui arrache tout sur son passage, y compris les enceintes et vos oreilles. Non, le son de Blasphmia Casualies n’est pas normalisé, pas soumis au normes commerciales en vigueur ailleurs (retour du syndrome Albini) ; c’est un son cru. Et non content de mettre à mal vos enceintes, B. C.

Pall Jerkins et sa bande nous présente un cinquième album qui après le tournant opéré sur “armor del tropico” en 2002, éclaircit la voie choisie par le combo depuis la fin d’une première trilogie essentielle. La dark pop atmosphérique très personnelle de Black Heart Procession avait trouvé sur son précédent opus une source de lumière, une sorte d’espoir ce qui avait permis au groupe de revenir à la surface et quitter en partie ses névroses dépressives assumées. « the spell » ne fait que confirmer ce qu’on avait entendu auparavant.

Cette jeune formation de Boston propose avec “condition” son premier alboom et quel alboom ! Sans en avoir l’air, Daniel Striped Tiger nous transporte dans plus d’une décade d’emo hardcore. En effet les petits gars du Massachusetts doivent autant à Blake, The Plot To Blow Up The Eiffel Tower voir Kérosène 454 pour la section rythmique puissante mais chaloupée aux légers accents jazzy,… qu’à Blame Game, Off Minor pour une furie soutenue, retenue, toute nue ! Les guitares savent se croiser, se décroiser puis se retrouver dans un concert de jolies dissonances jamais surfaites.

Après un fort sympathique EP sorti en 2003, quelques compilations, changements de line up, puis trois excellents titres présents sur le split avec Lhassa et les non moins excellents Raein, les lyonnais de Daïtro proposent leur premier album. Huit titres assez longs, denses, qui jouent d’une façon rapprochée, des riffs assez semblables qui ont l’air d’avoir été écrits que pour créer un climat presque étouffant assez perceptible sur la fin de l’album tant l’effet de répétition se fait sentir.

Après un premier album fort remarqué dans nos contrées, les Lillois remettent le couvert. Ce second opus bénéficie d’une production très réussie avec un son puissant et chaleureux à la fois, qui colle parfaitement au sujet. Ce n’est pas toujours le cas des productions françaises je tenais donc à le noter ! Pour ce qui est de l’inspiration et des morceaux, Tang va encore puiser dans ses réserves afin de porter encore plus loin leur post hardcore émotionnel qui sur le précédent album avait déjà dépassé le cap du jeu sous influence.

Quand Zach Hill (batteur d’Hella) rencontre Rob Crow (Pinback) on ose à peine imaginer le résultat. Pourtant on peut éventuellement se poser la question comment deux musiciens qui cultivent des approches musicales si différentes (Zack en met partout là où Rob joue tout en retenu) vont arriver à se trouver ? La réponse est en partie sur cet album enregistré et composé à quatre mains. Le duo trouve un juste équilibre entre les mélodies irrésistibles auxquels nous a habitué le gars de Pinback et le mitraillage rythmique du frappeur d’Hella.

La honte… parler de et album ! Et pas pour le casser… ouais, pour tous ceux qui ont décroché de Today is the day depuis 1998, ça ne le fera pas… C’est sûr que cet album est différent de ce que TITD avait fait jusqu’à présent. Mais ils n’ont jamais fait deux fois le même album... C’est sûr que cet album n’a pas du tout le niveau d’audace de l’excellent Sadness will prevail (dont Erwan a si bien parlé). C’est sûr que cet album a plus à voir avec le metal qu’autre chose (sans doute que des tournées en compagnie de Slayer et autre Morbid Angel ont laissé des traces).

Présenter une compilation comme un panorama – non, comme LE panorama – de la scène psychédélique actuelle (underground certes) est une démarche à mon sens risquée de la part d’un label (pour ne pas dire autre chose). Parce qu’au mot « psychédélique », l’imagination vagabonde… ah… cette fameuse scène influencée par les années soixante-dix (et fin soixante), dans la lignée d’Hawkwind… En même temps, cette compilation serait une « Révolution » (je cite et traduis) : « Nothern Star ne sont pas concernés par le passé. Nous regardons vers le futur.

Pour qui n’est pas spécialiste, tous les groupes de sludge et de doom se ressemblent un peu… Euphémisme qui marche avec tous les styles (regardez du côté du grind « moderne », genre Nasum, Rotten Sound et Gadget ; du côté de la noise, etc.), c’est sûr… Le sludge, c’est du gras (de gratte et de basse), du lourd ; ce sont des larsens, des gens qui crient. La question, pour moi qui ne suis justement pas un spécialiste du genre, ça pourrait être : pourquoi ça marche avec certains groupes et pas du tout avec d’autres ? Réponse facile : ça tient d’une alchimie secrète (hé, hé !…).