TODAY IS THE DAY Kiss the Pig Relapse records 2004

TODAY IS THE DAY Kiss the Pig

La honte… parler de et album ! Et pas pour le casser… ouais, pour tous ceux qui ont décroché de Today is the day depuis 1998, ça ne le fera pas… C’est sûr que cet album est différent de ce que TITD avait fait jusqu’à présent. Mais ils n’ont jamais fait deux fois le même album... C’est sûr que cet album n’a pas du tout le niveau d’audace de l’excellent Sadness will prevail (dont Erwan a si bien parlé). C’est sûr que cet album a plus à voir avec le metal qu’autre chose (sans doute que des tournées en compagnie de Slayer et autre Morbid Angel ont laissé des traces). Mais soyez curieux, regardez ce qu’en disent les vrais métalleux… Cet album est tout simplement une merde à leurs yeux : trop « underground », « industriel » (celle-là m’a bien fait rire ; peut-être à cause de ces coups de feu à la fin du premier morceau – on dirait un peu de la tôle martelée et saturée), « vraiment toujours aussi bizarre » (ils devraient jeter une oreille sur The Flying Luttenbachers), etc. Ne serait-ce qu’à cause du son, cet album n’est pas un album de metal, voilà la vérité. Un tout petit niveau. Pas assez viril ! Et super sourd… Mais voilà, c’est ce qui me plaît dans Kiss the Pig… ce son… un son qui demande à être apprivoisé… qui a quelque chose de politiquement incorrect (si on considère que Steve Austin a bien des oreilles bioniques et qu’il n’a pas loupé ou bâclé son mix) pour du metal… Dans le fond, cet album ne manque pas de points négatifs : la batterie sonne par moments extrêmement mécanique (à part les roulements), à la limite de la boite à rythme, les structures sont plutôt simples, sur certains titres, Steve Austin a oublié de saturer sa voix qui du coup sonne mickey-mousienne (« Platinium Pussy »). Liste qu’on peut compléter à l’envi. Il a beaucoup d’atouts pour être un mal aimé. Mais c’est ce qui fait tout le « charme » de cet album ; c’est en tout cas pour ça que je l’aime. Et puis n’exagérons pas, cet album défoule bien autant qu’un album de grind, avec ce côté malsain un peu à la… Flying Luttenbachers (ce n’est peut-être pas la comparaison la plus évidente, mais c’est celle qui me vient à l’esprit – sans doute à cause de cet effet d’octaver sur la guitare). Et ne serait-ce que pour l’épique « Birthright », cet album vaut d’être écouté. J’allais partir. Mais l’artwork. Impossible de boucler une chronique de Kiss the Pig sans en parler. Pour le moins troublant. Troublant parce que très réaliste (au sens artistique) : une série de photos nous montre Austin avec ses guns, mais pas posant comme le font tous ces métalleux débiles ; non, en situation, l’air acculé, désespéré, retranché… on doute vraiment qu’il joue la comédie… et puis avec cette croix de fer tatouée sur la main… On croirait vraiment qu’il attend cette fin du monde qu’il aurait d’abord annoncée sur disque… une ambiguïté entre paramilitaire fascisant et terrorisme qui agit comme la métaphore visuelle – fascinante – de la musique de TITD. http://www.todayistheday.org http://www.relapse.com