Il fait un peu lourd à mon arrivé en fin d’après midi à Rennes. Pesant comme l’atmosphère de cette semaine où un premier ministre déclamait à une tribune du peuple une haine vis-à-vis des représentants de ses concitoyens qui ne rappelait pas forcément de bons souvenirs. Ce qui en dit long sur ce pouvoir en pleine décomposition, sur cette république écrabouillée depuis des années par le magouillage politique de haut niveau, etc. Ce parfum de pourrissement en ce début d’été, sied à merveille à un concert de hardcore !

Premier essai discographique pour ce trio nantais (batterie, voix clavier, guitare) qui distille un pop rock épuré, aux accents slow core (Logh, Low). Mixant avec maladresse le chant français et anglais, Bocage arrive à s’affirmer dans un registre anglo-saxon. Quand les climats mélancoliques, les mélodies plutôt bien troussées de « migrant birds » et de « beautiful like a bud… » (sûrement le morceau le plus inspiré de ce disque) et son saupoudrage noisy prennent corps, Bocage présente des atouts.

FORDAMAGE (NANTES) ne répète pas, c-est admis, du coup, ca laisse du temps libre pour ses membres, Vincent (guitare) en tête. MY NAME IS NOBODY, ce sont des paroles de l-indien qui recueille JOHNNY DEEP dans « DEAD MAN » de JARMUSH... le bon goût qui vise la presse nazionale... Vincent est seul avec sa guitare folk, sa petite voix et son bon accent rosbeef. Il s-est accompagné ici des copains du cru (piano, batterie...) pour sortir son premier album de pop chevaline (country-sant...) très « tendance » dans les milieux bobos (lunettes & grosses montures)...

Ce jeune groupe anglais se lance dans le grand bain du premier album avec douze titres de hardcore moderne…ce qui ne veut pas dire grand chose ! Enfin si, pour certains cela évoque tour à tour les morceaux les plus « rock torturés » du milieu des années 1990 de Unbroken, Groundwork, Threadbare, puis à l’orée de l’an 2000 on parlait de Refused, puis quelques années plus tard des débuts de Jr Ewing, etc. La modernité en musique n’est jamais celle qu’on croit…fort heureusement !

Malgré de nombreux changements de personnels depuis leurs débuts, Gantz poursuit son chemin contre vents et marées. Après une chouette série de disques partagés, Gantz propose son deuxième album qui affirme toujours un peu plus une personnalité musicale. Si auparavant les gars de Besançon se délectaient de la furie sonore d’un Envy (entre autres) il préfère sur « la chambre des morts » jouer avec des climats moins directs mais tout aussi sombres et mélancoliques. La musique des cruciaux Lvmen (voir aussi Lisabo, Isis) semble avoir eu un certain impact sur celle de Gantz.

Ce trio en provenance du Royaume Uni déboule avec un « lay down your firearms » frais et dispo qui lorgne autant vers les débuts « emo post punk core » de Q and Not U que vers les élans pop rock new wave de Gang Of Four, The Fall etc. On va d’un registre à l’autre tout le long de cet album hétérogène! Le début du disque enchaîne les tubes énergiques, chassant sur les terres des groupes affiliés à Dischord Records (Pilot To Gunner, This Ain’t Vegas…) avec un côté catchy marquant.

Auteur d’un premier EP sorti courant 2002 qui avait sacrément chauffé la couenne des proprios du légendaire label allemand X-Mist… enfin suffisamment en tout cas pour qu’ils se voient offrir les clefs de la cave pour un premier album qui ne dépareille pas dans les récents bijoux de famille. Telemark semble avoir été élevé à la levure Ten Volt Shock/ Kurt, brassé à la manière d’Eniac, et servi frais comme un Monorchid filant tout droit !? Ceux qui suivent la politique maison savent à quel point on ne lésigne pas sur la qualité chez X-Mist.

Je sais pas pourquoi j’ai toujours vu le côté country/folk/ blues du côté franco. Ce son « traditionnel » repris des reels, des rengaines, importés direct des chansons traditionnelles françaises (cf celles du Poitou-Charentes par exemple), irlandaises, écossaises, etc…. Je trouvais toujours que les cris country de Réal Ménard, de Mara Tremblay, de Mr Mono, des WD 40, d’avec Pas d’casque -et autres groupes de rock- etc, avaient toujours ce côté crotté, sale, très country; pour moi, c’est qui fait la particularité d’un son –si je peux dire- très québécois.

Ah ? Tiens donc une enveloppe avec un cd dedans. Tiens cela arrive d’Alien8 recordings…Non cela se peut pas, cela doit être le cd des Think about life ? Vite, vite, on déchire l’enveloppe…et yes, c’est le cd des Think about life de Montréal. Ah, ah, vite, vite, directement dans l’ordinateur et casque sur les oreilles ! En avant pour 35 minutes et 10 morceaux. Le même choc qu’en concert ? Je les connaissais pas avant de les avoir vu en concert avec Japanther (voir toute la bio –très glorieuse déjà- sur le site d’alien8)….Vu ?

La musique des Tarbais m’a toujours emballée depuis leurs premier pas discographique. Alors pourquoi eux plutôt qu’un autre groupe d’émo punk hardcore me demanderez vous ? J’en sais fichtrement rien !! Bah à la première écoute ça saute pas aux oreilles mais il n’en faut pas beaucoup d’autres pour constater à quel point les petits gars du sud sont parmi les rares combos du moment à proposer une musique d’un genre sur représenté qui sait sortir du lot à l’aide d’une inspiration mélodique ravageuse.