Après le départ de leur chanteuse en plein été 2003, à quelques semaines d’une énième tournée en compagnie de Loisirs, je fus surpris par le côté « violent et sombre» des nouveaux morceaux de Myra Lee. Quelques mois plus tard, à l’écoute de ce premier album, tout prend sens dans mon petit crane. Débarrassé de leurs influences « pop rock » ou presque, Myra Lee a considérablement alourdi le son de sa musique (métal ?). A plusieurs reprises, on est plus près d’une partie du répertoire « léger » de Remains Of The Day qu’autre chose.

Ce troisième album de Hitch est sûrement l’effort le plus abouti du groupe parmi un déjà long parcours musical. Le premier album avait été composé sur des bases « post hardcore » biens senties (Quicksand, Fugazi, Prohibition…). Puis Hitch avait réussi sur son second effort «monolith» à renouveler sa formule grâce à un jeu plus alambiqué, qui tendait vers une noise dissonante, bien propre sur elle. Ce « trails are blaze » fait un peu la synthèse de ces deux albums avec une approche plus « indie rock », pourrait-on dire ! Le rythme est dorénavant mi-tempo sur la plupart des morceaux.

Avec un nom pareil on est à peu près sûr de tomber sur un « émo band »…en plus c’est sur Deep Elm donc…je ne vous fais pas un dessin. On aurait pu penser que c’était la première signature d’un groupe français sur le label américain et bien non, Clair de Lune est du Minnesota. Ces dix chansons tournent pour l’essentiel autour d’un piano mélodique et énergique qui impose la marque de fabrique de Clair de Lune dès les premières notes de ce premier album. Véritable chef d’orchestre, l’instrument précipite les chansons les plus tendres vers de troubles sentiments inattendus.

Le premier album des Néerlandais navigue à vue entre Refused, les derniers efforts de Snapcase et d’autres influences post hardcore des années 1990 (Quicksand, Standford Experiment Prison…). Razor Cruzade connaît sur le bout des doigts les gimmicks des groupes cités précédemment auxquels il ajoute un je ne sais quoi pour que la sauce prenne. Les passages les plus musclés ne sont pas ceux qu’on retiendra très longtemps. On préférera quand Razor Cruzade se fait plus mélodique tout en déchargeant son trop plein d’émotions.

On m-a dit qu-on se lassait, on m-a dit qu-il n-y avait plus rien, que le rock était devenu morne, que c-était toujours pareil, bref, qu-il n-y avait plus rien à en tirer. Mon cul ! Lorsque j-ai recu ce disque en janvier dernier grâce à John DIETRICH, je suis tombé dedans la tête la première. Ces anciens COLOSSAMITE (il n-y a que NICK SAKES qui est absent...) sortent ici leur meilleur album haut la main. Fini la restriction double guitare - batterie. Chad Popple, le batteur, vit à HAMBOURG, seul, il a monté un groupe, encore tout seul.

Derrière ses apparats presque mainstream, Face Tomorrow risque d’en surprendre plus d’un avec ce deuxième album sacrément bien troussé ! Construite sur la base d’influences pop rock (Radiohead et le meilleur de Muse ? ?) et de post hardcore (At The Drive In, Quicksand, le meilleur de Boy Set Fire) et un chouia de Tool, la musique des Néerlandais a de quoi dérouter dans un premier temps. Pourtant ces influences sont complètement absorbées par l’écriture du groupe et à l’écoute de ces douze titres il faut bien avouer que Face Tomorrow maîtrise son sujet avec talent.

On avait été prévenu mais la surprise est bien au rendez-vous. Oubliez l’émo hardcore écorché de haute tenu des Japonais… bienvenu à l’indie rock tendance new wave lounge ! Dès le début de l’album, Nine Days Wonder flirte avec une musique beaucoup moins tendu que celle qu’on avait pu apprécier lors de leurs précédents efforts. On est plus près des sous estimés No Knife (avec qui ils avaient partagé un excellent split EP), que de Four Hundred Years si vous voulez le raccourci d’usage.

Les canadiennes de TOYCHESTRA sont bien connues pour être des fines amoureuses de la boucle et des jouets d-enfants, toy piano, xylophone, melodica, etc... Une sorte de Pierre Bastien au féminin pour faire court. Quoi de plus évident alors d-improviser sur une boucle ?

DEERHOOF n-est pas né de la dernière pluie. Quelque chose comme dix ans d-existence, des années de tournée, un rescapé, le batteur au nom francais, mister Greg SAUNIER (applaudissez, levez les pieds). Leur nouvel album est mis sous le feu des projecteurs, normal vu le disque précédent (le magnifique -apple-o-) et la carrière des types. Membres de GORGE TRIO, COLOSSAMITE, THE NATURAL DREAMERS, JOHN DIETRICH s-est créé une véritable réputation et une certaine manière de faire avec la simplicité élémentaire qui est la sienne.

Pensez CAFE THEATRO et DILUTE, pensez SONIC YOUTH du -Daydream Nation-, pensez UI lorsqu-ils aiment la boucle et les mélodies difficiles, cherchez l-italien la dessous, rangez aussi pizzas et autres clichés vomitifs. Après PSYCHOTICA et son noise rock très américain, après WALLACE qui assume toujours (de belle façon) son avant gardisme musical, après HEROINE qui couine de mieux en mieux dans un style de plus en plus ouvert (du hard core à XIU XIU... tiens tiens...), voici donc le nouveau venu PLUMBEA RECORDS et sa premiere signature MY OWN PARASITE.