Passé la déception du concert (voir chronique concert sur ce même site) et après avoir mis en quarantaine cet album deux bons mois, j’ai osé dernièrement m’y repencher dessus…sans illusions. J’ai bien fait car ces neuf chansons sont loin d’être toutes mauvaises, mais il faut bien avouer que j’attendais beaucoup plus de cet all star band. En effet la présence de Fred Erskine (Hoover, June Of 44, Him…), Chris Daly (Sweep The Leg Johnny) et Scott Adamson (Abilène) pouvait nous garantir un minimum de bon moments classieux. Pourtant, rien à faire, ce « light up » est et reste un album décevant.

De la musique de mélomane, du mélomane qu-aime le bruit je veux dire, celui qui se tripote à la disto, à la noise et aux larsens... Ce nouvel album de HAIR POLICE n-est toujours pas tranquille, et on espère d-ailleurs ne jamais les connaître ainsi. Habitué à tout ce qui touche au mur du son, aux cris, à la distorsion et à l-expérimentation, HAIR POLICE réintègre sa violence originelle, refait son fameux coup du lapin d-extrémiste de la noise qu-on a connu à ses débuts. Ouai, bourrage de crâne, déhanchement bruitiste, souplesse dans le cri...

On était habitué à un OVO fan d-expérimentations et de bruits, tanguant volontiers vers le -free-bruit-. Difficile d-accès vous l-aurez bien compris... On chante aujourd-hui des morceaux plus construits, mais tout aussi cinglants. Rock, oui, OVO y est revenu plus franchement, chipoteur, le trio ne l-est toujours pas. Les italiens sont amoureux de la noise, on le savait déjà avant, mais là, ca crie du bruit comme en 40, des pétards bruitistes mélangés à une odeur de gaz moutarde comme aux temps des tranchées.

On comprends l-intérêt qu-ont du avoir les patrons de CONSTELLATION lorsqu-ils ont recu la démo de la dame. Même facon de faire -pop- que sur le dernier SILVER MOUNT ZION, même intérêt pour la mélancolie, même chant plaintif et miséricordieux. Le seul problème, c-est que la demoiselle est loin d-avoir le talent des musiciens du side project de GODSPEED YOU BLACK EMPEROR...

En tournée il y a quelques temps dans le pays des fromages qui puent, ZU est habitué aux éloges depuis quelques années déjà. Alternant free jazz et rock NOISE (cf leurs concerts), ils aiment aussi beaucoup s-adonner à la rencontre de musiciens issus du jazz pur et dur. Leur motivation à jouer n-importe quand leur a permis de rencontrer de grosses pointures dans le milieu extrémiste jazzy/free jazzy. Ce nouvel album est ici un disque de collaboration entre ZU et SPACEWAYS INC (un des projets du saxophoniste Ken Vandermark avec Hamid Drake & Nate Mc Bride) .

Si on m'avait dit que ce disque était sorti chez TZADIK, je n'y aurais vu que du feu. Musique juive, on pense souvent aux ambiances développées dans le 'Bar Kokhba' du MASADA de John ZORN, version corde... Violon, clarinette, guitares, violoncelle, harmonium, chants mélancoliques, rythmes suiveurs, un véritable disque de musique traditionnelle klezmer mis en forme dans son plus simple apparât, avec bagues, chaussures et joli costume, avec un charme certain, les yeux ouverts et lucides et surtout un véritable talent.

GET FUCKED est un groupe éclair qui surgit en 93 pour s-éteindre l-année suivante, sans aucune production souvenir. Depuis ces temps vérolus, nombre de combos participèrent à l-effort de guerre originellement initié par GET FUCKED, ses membres participèrent à NEIL PERRY, TURMOIL, LICKGOLDENSKY et autres groupes au style tout aussi bruyant... Autant dire de suite que ces GET FUCKED chargent la mule jusqu-à la limite du possible. Ventre à terre, l-odeur est toute aussi nauséabonde à force de se jeter dans des parterres de ronces, quelle bande de cons.

Jeune trio italien, SEDIA aurait très bien pu sortir un disque sur n-importe quel label influencé par la Noise et la NO WAVE. Trois beaux bruns qui peignent le ciel d-une musique qui frise, qui glace le sang, qui joue avec tes nerfs et qui pulse méchant. Tout autant influencé par la folie destructurée et innovante de LOAD RECORDS, par le SONIC YOUTH du premier jus ou par ce THE EX lorsqu-il casse la musique à coup d-improvisation calculée, SEDIA claque sa vie en musique rock généralement instrumentale et décalée.

SUN PLEXUS est francais et strasbourgeois, SUN PLEXUS c-est un combo formé dans le fort des années 90, époque où la noise faisait vasciller la tête de tous les jeunôts dans mon style. Ce premier album aujourd-hui réédité est largement marqué du sceau du noise punk. Une voix qui se cherche et qui tente, un truc entre crachats et rots, on dira trachéotomisée, mais c-est plutôt dans le bruit des guitares qu-on y trouvera notre dose. Certes, c-est expérimental, de l-experimental -anal core-, voyez le genre de branleurs...

Il y a des musiques comme ça qui rafraichissent l-atmosphère. Souvent, on ne comprend pas, c-est en tout cas mon cas, souvent, on voit le post rock tout boutonneux, tout diant diant d-étudiant, on entend bien ces jolies guitares, ces chants jeunes qui parlent de leurs déceptions amoureuses à grands coup de notes faussées et de rythmes mal maîtrisés. RROSELICOEUR est tout l-inverse. REIMS forge peut être la force. C-est leur 3ième album, un album du départ, car on s-oublit comme ça au son de la première envolée mélodique de la guitare ou du violoncelle.