Cette formation poitevine continue à affûter son punk rock. Cette démo voit l’ajout d’une nouvelle guitare ce qui tend à rendre la musique de Crash Taste plus dynamique… et sacrément plus « couillue » aussi ! Crash Taste se tâte toujours autant entre ses multiples influences, à savoir, Fugazi toutes époques confondues, Kepone, The Crownhate Ruins… et quelques bribes de stoner rock. Si, si je vous l’assure ! Cet essai comporte sûrement les meilleurs morceaux de Crash Taste dont l’excellent « ordinary madness » et ses jolies trompettes en ouverture.

Premier enregistrement d’une nouvelle formation lyonnaise dans laquelle on retrouve des activistes locaux biens connus du petit circuit indé français. Si tu apprécies Milemarker, Beiruts 5, Loisirs, … en version low-fi, en moins hystérique et noisy tout de même, tu risques de te pencher sérieusement sur cette démo qui annonce de bonnes choses pour la suite. Le chant est mixte avec une tendance pop, new wave assez marquée. Il se dégage aussi de ces trois titres un esprit « garage sixties » assez étrange…qui demande à être creusé en tout cas.

Il y a des ex-Romeo Is Bleeding dans Hutchinson Suicide. Ce n’est pas une information anodine car on retrouve de nombreux points communs entre les deux groupes. Entre autres ces guitares qui renvoient à un hardcore puissant teinté de métal et de noise « a la Helmet ». Hutchinson Suicide n’est pas une énième formation de hardcore chaos. Les compos filent plutôt droit. La rage au ventre. Avec cette volonté d’en découdre le plus vite possible. Cette sensation est appuyée par une voix rugueuse et assez monocorde qui peut renvoyer au chant de Fafa dans Iscariote.

Et NO DOCTORS poursuit sa course effrainée dans son rock blues garage SPENCER-isant... Du bon vieux rock à l-énergie décalée, cette chose suintante qui n-hésite pas à chercher la dissonance, qui préfère se soigner seul et qui le fait , ma foi, hyper bien... On ne pourra pas dire que NO DOCTORS change d-épaule, ca ne sera sans doute jamais le cas, mais on a encore affaire à de supers titres dignes d-un JOHN SPENCER en grande forme et avec ce quelque chose d-alambiqué qui a tout pour plaire aux petits méchants qui lisent cette chronique.

L’aventure Burning Airlines avait à peine pris fin que Jay Robbins (Jawbox pardi !) était déjà parti monter un nouveau groupe. Channels est dans la continuité des précédentes formations du gazier, c’est à dire à mi-chemin entre indie rock alambiqué et énergie punk rock. Sauf que Channels est une nouvelle étape dans la sophistication du son « rock made in D.C ». A bien des égards, les déhanchés de la batterie et de la basse sont plus proches d’un certain 31 Knots ou de Kérosène 454 (c’est le même batteur !) que du côté assez direct des compositions de Jawbox.

Basé à Evreux, As We Bleed développe depuis quelques années déjà un hardcore new school amélioré à coups de brutal hardcore métallisant. On a droit ici à trois morceaux qui se situent dans le vaste registre du groupe. Les titres sont bien exécutés et plutôt efficaces. On notera la diversité des riffs entendus et les clichés du genre plutôt bien intégrés à l’ensemble sans que cela sonne le rabâchage habituel... ça n’a pas l’air mais ce n’est pas une mince affaire dans ce genre très convenu.

Quand tu sais qu’il y a dans ce quatuor deux ex-Laddio Bolocko…dont l’excellent Blake Fleming (passé entre temps par la case Mars Volta)…tu n’oses pas croire ce que tu entends le long de ces cinq et pénibles morceaux… à mi-chemin entre The Doors et Siouxsie ? ! Si, si ça me fait cet effet là. La chanteuse est pédante au possible, rapidement insupportable. Sa voix s’efforce de transmettre une émotion qui n’existe pas. Musicalement ça sonne creux, genre groupe de balloche new wave de fin de soirée, perdu dans un obscur bar new-yorkais passé de mode. Bof !

Guitare contre batterie, l’exercice semble presque courant désormais, mais les Rémois, un ex Tip Top Taylors et un The Better Thoughts To Come savent manier le scalpel avec tact et leur math rock semble trouver sa place et sa mesure dans le paysage actuel. Si la référence à Cheval de Frise, dans un esprit beaucoup moins extrême il s’entend, nous paraît désormais évidente, c’est certainement parce que ces derniers ont imposé une marque de fabrique.

Deuxième essai pour le duo basse batterie pictavo charentais. Si le premier effort avait agréablement surpris son monde de part la réelle fraîcheur qui s’en dégageait, ce second forfait ne peut plus jouer sur l’effet de surprise. Et dès les premières écoutes je suis sensiblement moins séduit par le post punk rigolo et branque ballant joué par le duo. Dorénavant, Laurent et Florian maîtrisent avec une certaine assurance leur affaire. Le chant est de moins en moins aléatoire ou tout simplement mieux exprimé ( ?

Cette jeune formation de Perpignan nous propose six titres de métal hardcore à la sauce, Poison the well, Shai Hulud…c’est à dire avec de jolis breaks « émo » entre les bourrasques métalliques et autres mosh parts, tout en restant diablement mélodique. Et pour un premier Ep on est sacrément surpris par la mise en place sans faille, l’énergie développée et la maîtrise du sujet. Sequoia n’évite pas quelques gimmicks superflus (certains riffs un peu FM par exemple) mais compense par une écriture suffisamment fine pour ne pas nous perdre entre ces six morceaux.