Anthony LAGUERRE & Les Percussions de Strasbourg MYOTIS V (Sérotine Records 2024)

Les cygnes jaunes ont encore frappé. Je trouve ça incroyable comme 15 ans après leur split, les sons émergent encore et encore. Et ça continue. Nouvelle K7, C30 pour de nouvelles élucubrations et autres envolées bruitistes. Il faut dire que depuis qu'ils ont décidé de retravailler leurs archives au début du confinement COVID, 2019/2020, les YELLOW SWANS ont trouvé un nouveau public il me semble. Peu importe, un puissant soleil éclaire toute la ville bombardée sous des déluges de distorsion. Wall of Noise, de l'électricité qu'elle fait du bien.
Espaces inquiets, sombres atmosphères, mélanges de sons acoustiques et organiques, noir c'est noir, ces deux fameux personnages des musiques d'ambiances ont mis plus de 10 ans avant d'aboutir à ce disque. L'aventurier et australien Laurence ENGLISH apporte le field recordings, la synthèse et TOOP crapote, digère et apporte lui (entre autres) les cordes de guitare.... Depuis que Laurence ENGLISH a découvert le 'podarge gris', oiseau magique dont le chant simule un oscillateur basses fréquences, l'idée est devenue commune de l'utiliser comme fil conducteur du projet.
"Regarde ! Les montagnes sont pleines de nuit !", les mots du fils deviennent le nom du troisième disque * du père. Mon esprit tordu y a de suite trouvé un espace de bien-être. Dans ce nouvel LP sorti chez Jelodanti** David FENECH y laisse sentir sa nostalgie, son goût pour l'aventure et sa curiosité naturelle pour les musiques avant-gardistes. Dès l'intro, c'est Jim O'Rourke qui m'est venu en tête. Surtout dans la tessiture du son, se jouant de la nature et de l'expérimentation.
Un disque de craquements et de gouttes, tap, gric, floup, c'est la pluie qui tombe, les chants des oiseaux sont entendus au loin, parfois, des brins de déformations électroniques aussi, des flocs givrés au synthétique, trituration, grattage, craquement, tous ces sons sont issus de la goutte et de l'eau. L'eau sur polyester, l'eau sur métal, l'eau sur la peau, l'eau dans la machine qui change le son, l'eau en apnée, l'eau en fiesta. DAPHNE X expérimente entre musique concrète et langeurs électroniques. L'enregistrement est au plus proche, ha les fameux micros LOM.
Huitième album du percussionniste norvégien (Oslo / 1971) sorti non pas sur son propre label (sofa) mais chez l'excellent belge Aspen Edities. Un solo à base de speaker vibrant qui donne un son particulier à son set up. Bien plus varié que ce que j'ai déjà pu écouter de lui ('Before Nightfall One' entre autre mais je suis loin d'être un spécialiste du bonhomme...), on a affaire ici à une musique expérimentale à base de quelque chose de pop (ok ok, toute proportion gardée).
DEK : André Dekeyser, Patrick Dekeyser, Vincent Epplay. Les DEK sont deux frangins plus un gars rencontré en école d'art. Je me demande bien qui joue le Tuttle dans ce monde de Buttle. Peut importe, je suis tombé dedans direct. Cette trompette bidule qui claudique et dont le vent poétique attrape au vol des tas de collages. Les DEK font de la poésie. Et c'est l'attitude punk distingo et cet humour fin qui m'ont fait vaciller. Le grand méchant loup est tout gentil en français mais devient un gros méchant hurlEUR punk en allemand. Achhhh j'en ai encore les larmes aux yeux.
Ceci n'est pas un concert mais bien un disque de collaboration entre ces 2 personnages issues du monde des musiques improvisées. D'une part, TIM DAISY, batteur célèbre, domicilié à Chicago depuis 2010 dont certains morceaux de sa composition ont été agrémentés par les sons électroniques imaginées par IKUE MORI (dans son New York enchanté). La batteuse de DNA a lâché depuis longtemps les baguettes pour ne se concentrer que sur ses sons électroniques. IKUE MORI : ELECTRONICS. C'est ce qu'on lit toujours depuis des lustres sur les pochettes de tous les disques auxquels elle participe.
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