STNNNG Empire Inward (Rejuvenation / Modern Radio 2013)
Depuis que l'on sait, et ce n'est pas nouveau*, que STNNNG ne s'appelle pas ST-Haine-Haine-Haine-G mais "Stunning", je vous saurais gré dorénavant de prendre en compte qu'on ne dit plus ST-Haine-T mais bien "Stunt"**. OK ? Préambule fait, STNNNG revient nous vivifier les méninges avec leur 4ième album. Sorti tout droit des tiroirs de la noise de Minneapolis, STNNNG a décidé de voir les choses en grand pour ce nouveau disque. Production Albini à Chicago, Mix au Abbey Road de Londres, sortie Européenne chez Rejuvenation, puis (nécessairement), invitation au ATP organisé par SHELLAC (Greg "Reju" a la main longue °_°). Evidemment, la chronologie est ici à ré-étudier mais les choses s'entremêlent si bien dans ce monde de communication et de musique que je suis sûr que quelque part cela s'est vraiment passé ainsi... Ce quatrième disque des américains fait suite au génial "The Smoke of My Will" (Modern Radio 2010), juste après que J. Michael Ward à la batterie fut remplacé par Ben Ivascu en 2009. "Empire Inward" débute à la manière d'un titre d'AC/DC, avec un riff qu'Angus Young n'aurait pas renié. Le LP passe avec une telle rapidité que ça fait peur. Le vynil porte désormais la marque du Reju, un vynile au design astronomique représentant sur sorte d'explosion tentaculaire d'une supernova en plein bourre. Et même s'il empreinte les couleurs de l'ORTF d'il y a 50 ans, donc du noir et du blanc, STNNNG, lui, enregistre une colorisation des plus fruitées qu'on connaissent aujourd'hui en matière de Noise blues rock. Avec un charismatique Chris Besinger en parolier showman barbu et un groupe de pointures aussi à l'aise dans la rythmique que dans la mélodie, STNNNG a tout pour faire renaître la fibre Noise enfouie depuis si longtemps au fond de toi. Du blues langoureux de "texas disco" au Rock viscéral de "Brain Dumb" tout en tension, puis un "old fool & crow" chaud comme la braise où la peau de l'arrière du cou se tend et se détend, tout ici fait résonner ensemble les poils de l'épiderme. "empire inward" au verso fait écho aux poils suscités, "ballad of the drunken word", la ballade des mots saouls, ça me parle, cet agacement et cette frénésie aussi, cette musique saine et ancrée au plus profond du rock américain fait tintinabuler en moi un océan de références tout en ayant un écho particuliers comme peu savent entonner. STNNNG signe avec "empire inward" un des grands disques de 2013 et je suis même pratiquement sûr qu'il n'y aura pas mieux cette année dans ce style. Une tournée européenne est en préparation, attention les yeux.
* toutes les chroniques en parlent
**je dirais plutôt "stink" tout compte fait...
http://stnnng.net/ - http://www.rejuvenationrecords.com/ - http://www.modern-radio.com/