Tu ne connais sans doute pas JOHN WIESE mais lui te connait bien. Surtout si t’aimes l’impro bruit et l’impro cris en tout cas. Bastard Noise , ca ne te dit rien ? Le disque de mix des LOCUST non plus ? Bon tant pis… Du bruitage en veux tu en voilà, c’est pas de la pop, ni du rock, ah ca ne s’écoute pas comme ca non plus. C’est du free. Les premiers huit titres sont excellents, tout en violences et en énergies. Du crissage de jante de roue de bagnole, des rythmes en pas de rythme, c’est que ce dingo sait malaxer la matière et faire friser la feuille de métal.

Voilà tout va très bien. Tout est sous contrôle. Entièrement de A à Z. Pépère. Tout est pensé, archi-mâché, planifié et prévisible selon des modèles bien établis qui ont fait leurs preuves par le passé. Tout va bien dans notre magnifique société. Tout est policé. Aucune aspérité visible. Bref, un vrai Québec sous ritalin. Pas hyperactif avec que des gentilhommes civilisés et propres, sûrs de leurs valeurs marchandes. Si ce n’était le nouvel album des Expectorated Sequence, tout irait parfaitement bien. Gros changements à contre-pieds de la scène hardcore (au sens large).

Cyclop media est un petit label sous-estimé au Québec qui sort de temps en temps des petites merveilles brûlantes dont on vous a présenté ici juste cobra noir. Il faudrait que je m’y mette un jour pour rajouter les mia amore, a perfect murder, etc. Là, on tombe sur un album des Buried Inside d’Ottawa sorti en 2001 (pas mal en retard sur ce coup là) qui plonge dans les affres d’un autre groupe d’Ottawa fut un temps Uranus. C’est même un peu leurs enfants batards avec une puissance de feu plus métal, plus complexe et moins brutale, mais qui plonge dans les racines d’Uranus.

Deux « 4 way split » plus tard, les gars d’Aix en Provence nous reviennent pour leur premier album qui sans chambouler le genre peut faire saliver les accros au screamo hardcore…en manque de came fraîche ! ! Plus proche des ténors du moment (Raein, La Quiete,…) que de la veille école (Orchid , Jerome’s Dream…) The Third Memory déverse son trop plein…d’émotions bien évidemment…sans pleurnicher. Un bon point. Les gars cultivent un certain recul dans leur musique par l’intermédiaire de breaks, samples et rythmes plutôt bien vus… ce qui leur permet de faire passer de nouveau la pilule.

Entre le premier et ce deuxième album Desert City Soundtrack a perdu en route deux de ses membres…puis il en a retrouvé un autre quelques temps avant de rentrer en studio. Le quatuor est donc devenu un trio et a complètement laissé tombé les passages émocore rugueux qui mixés aux envolées lyriques et pianistiques de Corey Gray donnaient de la singularité à cette formation en provenance de Portland.

Boudu, sauvé des eaux, Michel Simon en short et casquette, le teint jeune, pas si clodo que ca, l’ère punk fin 70 dans dans les mirettes, ouai, ca commence comme ca... Du 45 en veux tu en voilà, « singles period », c’était l’époque du 45 à gogo, du pas de thune et du rock swinguant, pour leur début en tout cas. “Money money money, it’s so funny, but we don’t talk anymore…”. Vous pourrez d’ailleurs y lire toute la petite histoire du groupe rock, avant rock, free rock, noise rock, fin tout ce qui gratouille le mot rock avec tel ou tel qualificatif à la nouille.