Un dimanche sous la pluie. Mon dimanche commence aux frontières de mon centre sud, aux bords du Plateau, quartier des bobos et des friqués. Direction Tangente, lieu de diffusion et création de danse. <b>Voxtrot. Bleu tempo en cinq, 28 septembre, Tangente.</b> La Compagnie de théatre Voxtrot est aujourd’hui composée de Charmaine et de Michoue. Elle existe depuis plus de quinze ans. Dans son nouveau spectacle minimaliste et dépouillé de tout, Charmaine et Michoue parlent à deux voix en anglais et en français sur l’aventure humaine et cette nécessité de changements perpétuels.

Dès les premières mesures, le nouveau forfait de ce quintet américain vient vous prendre à la gorge, sûr de son coup. Il abrège les souffrances prêt à donner le coup fatal. Il se rétracte au dernier moment et laisse l’auditeur blanc comme neige à l’écoute de ces cinq morceaux de métal hardcore au feeling très punk ! Si on vous dit qu’ils sont potes avec les excellents Majority Rule et Pg99 cela risque de vous mettre sur la piste.

Formé en 1998, Dead Letter Auction a sorti précédemment une démo et un 7’’ avant de passer à cette nouvelle étape ; « vertigo ». Ce quatuor joue une musique qui doit autant au côté sombre de the Cure (le fantôme de Robert Smith n’est pas loin) qu’à l’énergie post hardcore de Fugazi, d’Unwound ou de Car Vs Driver. Les mélodies mélancoliques ne font pas mouche à chaque fois mais évitent les écueils du moment.

Je ne suis pas fan de Tristeza il faut bien le dire. Leur musique m’ennuie terriblement depuis leurs débuts. Surestimé comme certaines formations dans le même genre, Tristeza a peu marqué les esprits en dehors des hardcore addicts qui se mettent du post rock entre deux bourrasques de screamo ou de power violence et un lait de soja. Le titre présent sur ce 7’’ est pourtant une bonne surprise. Les notes de guitares égrenées en apesanteur créent une boucle mélodique tenace qu’un clavier accompagne comme s’il en était l’écho légèrement décalé. Un morceau ambiant plaisant et bien fichu.

Hitch est un de ces artisans musicaux qui ne payent pas de mine aux premières écoutes mais qui arrivent à convaincre sur la longueur à l’aide de jolies chansons simples et efficaces. Sur ce 7’’ on retrouve deux nouveaux titres enregistrés fin 2002 à Chicago lors de leur tournée « américaine ». Les Belges œuvrent toujours dans un registre post hardcore qui rock toujours autant. Les structures des deux chansons sont rythmiquement moins découpées que les titres de leur deuxième album « monolith » sorti en 2001 sur Delboy Records, elles s’appuient plus sur la mélodie qu-auparavant.

Gâté d’habitude pas les groupes en provenance de Caen, j’ai été déçu par la prestation de Karras en début d’année 2003. J’espérais que leur premier essai vinyle en compagnie de leurs copains Submerge changerait la donne, ce n’est pas vraiment le cas. Karras semble influencé, entre autre, par toute la vague From Ashes Rise, Tragedy et compagnie. Pour le moment le groupe campe sur ces bases très dignes ma foi mais qui sont trop évidentes pour que quelque chose de plus personnel arrive à éclore.

Cette nouvelle formation bordelaise formée en octobre 2001, nous propose sa première démo. Trois longs titres qui passent en revu les influences du quatuor, Tool, Isis, Neurosis, Kyuss... Comme on pouvait s’y attendre la musique de Noise Abate Campaign est sombre et tendue. Les compos sont assez ouvertes et laissent place à des ambiances inattendues aux détours de break prévisibles. Lors de ces moments plus apaisés, l’atmosphère se délite et laisse place à des effets plus zen. Putain de drogues ! ?

Une bouchée pour la tête, une autre pour le bas du ventre ! Ces américains aiment la sueur, la rigolade et la guerre. Point de demi mesure par ici, point de fric non plus... Un disque enregistré dans le garage avec l-appui de JAMIE STEWART (XIU XIU) pour aider les très chers à se lancer dans le marasme musical. Oui, un gloubiboulga en forme de rock, un truc qui vient du coeur, du fond des trippes, une musique qui t-alpague en un temps trois mouvements.

Un double cd qui vient de l-hyper espace pop, du fin fond de la galaxie psychédélique qu-aurait mangé une bonne dose de folk. Voilà en résumé ce qu-on entend sur la nouvelle signature de FAT CAT. Des New Yorkais qui tendent vers une pop langoureuse, où les fantômes de SYD BARRETT et LOVE traînent dans chaque recoin du premier cd et de leur premier album en l-occurence Spirit they-re gone, spirit they-ve vanished (Animal-2000). Car ce double cd est en fait la compilation de leurs deux premiers disques.

Nouvelle signature chez CONSTELLATION, POLMO POLPO est un projet solo d-un bonhomme qui n-en est pas à sa première expérience musicale. Ce canadien de TORONTO, SANDRO PERRI, a déjà produit toute une série de vinyls sur son propre label AUDI SENSA mais -Like hearts swelling- est bel et bien son premier album. Une musique qui me rappelle beaucoup de choses, particulièrement ce MAGWHEEL sorti chez AD NAUSEAM l-an dernier avec cette même volonté de développer ses atmosphères dark et mélancoliques sous des nappes de bruitages de cordes.

Virgil Poter a filmé 29 groupes et a pu diffuser ces séquences vidéos sur le cable à San Francisco. Il a conservé 7 groupes et plusieurs de ses montages. Disons le carrément, si le Dvd est distribué par Subterranean rec., c’est que l’analogie avec les Target Video est directe ! Point à la ligne. Les extraits de concert sont entrecoupés d’entrevues déconnectées et à la limite de la folie quotidienne. Extreme Elvis montre ses couilles dans les loges des Locust.

Le deuxième album de ce groupe en provenance de Calgary joue a fond la carte de l’honnêteté. Mico ne se cache pas derrière une super production de pacotille pour nous livrer dix titres d’« indie émo rock », à la croisée des premiers essais de Sunny Day Real Estate ou certaines compos de Jawbreaker. La particularité de Mico c’est d’écrire des chansons qui traduisent finement les craintes et espoirs du groupe sur le monde qui l’entoure. On s’écarte radicalement des clichés du genre, à savoir les textes d’amour défunts et autres relations humaines difficiles.

THRENODY ENSEMBLE est un trio de cordes, un violoncelle et deux guitares classiques. Un savant mélange de musique de chambre où on invite des amis issus du même monde classique au piano, aux percussions, à la clarinette ou au violon. Un peu similaire à l-univers de CLOGS mais plus épaté par la boucle du GODSPEED YOU BLACK EMPEROR, THRENODY ENSEMBLE créé l-atmosphère sans tambour ni trompette, celle qui calme son chat sans frémir, qui lui fait fermer l -oeil et s-endormir au coin du feu !

Le bruit qui fait courir ton clebs plus vite qu-un léopard. MARA-AKATE s-est endurci tout au long de ces années ! Ca pulse du tonnerre chère madame, fait pas bon mettre son nez là dedans si t-as les oreilles un peu BCBG... Du Noise rock from Indianapolis dans le plus pur cru, lancé ici ou là selon les titres de ce cd... C-est une sorte de discographie de MARA-AKATE que ce présent disque, mais une discographie pas encore achevée puisqu-ils sont toujours vivants et qu-un nouveau maxi vient de sortir (lui laisse de côté une bonne partie des enchevêtrements hard core punk screamo du truc... ).

Dis moi pas qu-ils sont pas bargeots ceux là ! Un projet annexe de weasel WALTER des FLYING LUTTENBACHERS, les 7000 DYING RATS sont morts en beauté ! Un son un peu vieillot, des trucs bien influencés par la folie des RESIDENTS, utilisant samples débiles et cris monstrueux issus du hard core ! Ca racle son bout de gras, ca sonne punk ou noise, Weasel s-en donne à coeur joie et paramètre au chronomètre son rythme de caisse claire !

PSYCHOTICA RECORDS est italien, généralement habitué à tout ce qui touche à l-improvisation et à la free music (c-est ce qu-ils disent en tout cas !), PSYCHOTICA a soudain senti l-envie de signer ce trio noise rock italien ! LOGAN (basse disto, guitare, batterie) est issu du fin fond de l-univers du noise rock facon JESUS LIZARD ! Une grosse basse bien lourde tond à grand coup de médiator tout ce qu-essaie de développer les mélodies et les arpèges de la guitare sur un rythme des plus typiquement rock !

DEERHOOF est ce bel oiseau américain qui a déjà voyagé longuement hors de ses frontières depuis sa naissance il y a une dizaine d-années ! GREG SAUNIER, le batteur et seul membre fondateur encore en activité, est passé par mille chemins et mille façons d-appréhender le rock... Depuis les débuts expérimentaux jusque cette version épurée ci, on remarque un réel attrait pour la mélodie, JOHN DIETRICH (GORGE TRIO, NATURAL DREAMERS...) en guitariste vedette jouant d-un doigté superbement posé.

Pour tous les fans des défunts ARAB ON RADAR et de LOAD RECORDS, il n-y a qu-une chose à dire, écoutez CURSE OF THE BIRTHMARK ! Issus des bas fonds de SAN FRANCISCO, ces types autoproduisent leur premier album d-une manière tout à fait remarquable ! Attirés par toutes les foudres NO WAVE, NOISE et autres délires bruitistes au caractère associal prononcé, CURSE OF THE BIRTHMARK a de l-énergie à revendre. Politisé, militant et radical, on s-emporte sans coup férir dans le spasme et la folie décadante des types !

FRIENDS FOREVER (Denver, Colorado) invente le -KILLBALL- comme une nouvelle sorte de jeu ! Le Killball est d-après ce que j-ai compris, un nouveau type de football américain... à machette avec le meurtre comme seul but du jeu ! Quelle bande de branleurs... mais le résultat est des plus exitants ! Suivant la ligne éditorial de LOAD RECORDS, on navigue entre rumba et NOWAVE avec l-ombre du punk qui chapotte le tout ! Marimbas et sifflets cohabitent volontier avec Guitares -disto- et cris de bargeots.

Très prolifiques ces américains de CERBERUS SHOAL ! Ils tiennent le haut du pavé dans ce style si particulier issus des délires bruitistes des RESIDENTS ou du blues crade de BEEFHEART ! Nouvelle production donc, un -Chaiming the knoblessone- en forme de conte pop décalé ! Alors que SILVER MOUNT ZION se dirige plus vers le pleurnichage et la grandiloquence dans ses mélodies, CERBERUS SHOAL joue le cancre en assumant parfaitement son rôle de provocateur pop.

Issu des fins fonds glauques de NEW YORK, MARTIN REV a créé le légendaire SUICIDE avec ALAN VEGA il y a trente ans ! La tournée francaise du duo en 2001 a laissé des traces indélébiles chez tous les spectateurs ! Concerts géniaux où on a pu voir les deux punks cinquantenaires à l-oeuvre dans leur électro rock crade, style caractéristique marqué par cet esprit rien à foutre et d-un talent incomparable pour la redondance et les boucles !

Pour leur sixième réalisation, The Appleseed Cast a quitté Deep Elm pour le très en vogue Tiger Style Records, label musicalement plus ouvert que les gars de Floride. Après les très remarqués Low Level Owl Series, le quintet nous revient avec dix chansons dans la lignée de ces précédents travaux. Pas de réelle surprise de ce côté là, The Appleseed Cast joue toujours un pop rock mélancolique aux mélodies flamboyantes avec une approche émotionnelle qui peut faire penser à l’excellent « demure » d’Engine Down.

The Assistant n’a pas choisi entre ses multiples influences. Seul le brassage des riffs, des changements rythmiques, des breaks incisifs peut satisfaire le quatuor dans son expression sonore. Si le métal hardcore noise de Converge, les débuts de Cave In ou l’émo hardcore de You and I, de Yage vous torche la gueule comme il faut, the Assistant risque de vous interpeller un temps soit peu. Les déflagrations soniques au menu prennent l’espace et le temps qui s’offrent à eux afin de développer souvent sur plus de six minutes, des fresques avides de sens et de questions.