Peu de groupes français auront réussi à s’imposer sur une scène internationale aussi vite que Monarch – et en faisant une telle unanimité. Et pas seulement au niveau d’une scène sludge / doom somme toute assez confidentielle (cet été, Monarch jouera en Angleterre en compagnie de Mogwai, Kid 606, Zeni Geva, Om, Wolf Eyes, etc. bref, c’est la classe !).

Comme d’habitude avec les Torontois, il faut prendre son temps. Pratiquer la lenteur. Mastiquer, certes, et surtout digérer tranquillement. On n’est pas pressé et vaut mieux pas afin d’éviter des contre-sens limitatifs et finalement très stupides. Non ! Hidden Word n’est pas de la teneur du Zen Arcad. Ce n’est pas parce que ce disque est un double album qu’il faut tout de suite penser à Husker Du. Zen Arcad descendait directement des grosses influences Byrds des gars de Minneapolis.

Sudbury ? Ah Sudbury ! Une ville ultra-industrielle où les franco-ontariens sont opprimés par les anglos…et ville de départ d’une « élite culturelle » aujourd’hui installée à Montréal. Tout l’archétype 70s d’une francophonie crampée sur sa « poèsie », sa « littérature » et ses « luttes de libération » subventionnées par un « vilain gouvernement ».

Commun Chfeu Sa Soupe revient après des vacances sabbatiques qui ont duré un bon bout (un peu comme moi mais c’était pas des vacances !). Le repress de leur premier ep (en fait leur première démo pressée par le défunt et très bon label canadien Ugly Pop) est annoncé. Dans la foulée, Radio81 vient de sortir leur second ep, 4 titres qui dit tout : Punkcore/punkwhore$. 4 titres avec toujours cette voix de Steve très Darby Crash et cette attitude qui pète tout l’air de rien (les faux punks vendus à la Casualities, la police, les curés, etc….).

Face A, les cpc (prononcez les cipici) me remettent un coup dans la gueule avec Waves of hate un morcif plus que carton, véritable osmose noise, punk rock, hardcore, expérimental, dont la sauvagerie naturelle ferait presque penser aux premiers opus de Poison Idea et tant d’autres…. Juste pour ce titre, il faut acheter cet ep (en attendant l’album qui devrait voir le jour cette année chez swami…) !!!! The Confusers de Montréal quand à eux balancent leurs premiers titres dans une veine punk rock 77, à la lurkers, eater, kids, career suicide, etc.., bien énergique et pas juste traditionnel.

Je l-ai vu une fois en concert mon vieux TONY CONRAD (avec CHARLEMAGNE PALESTINE), la star des stars, la crème de la crème du violon bouclé, du minimalisme noueux, vécu dans le bide et loin du marasme pop des jeunes gens bien finis. Un vieux de la vieille, qui est malgré lui à l-origine du nom au VELVET UNDERGROUND (c-est le nom d-un bouquin que LOU REED a trouvé chez lui il y a très longtemps...). Bref, c-est pas un tout jeune mais c-est encore de la musique du ventre.

Laissez moi seul, que je pleure tout mon dépit, emmenez moi loin de ces boulgoures enivrés à la clémentine et au thé bien sucré. Je préfère PHILIPP GLASS les doigts dans le nez. C-est un type plus violent, et moins assis. Donc plus bandant. Ca me tache les rouflaquettes cette musique, ca me turbine le tympan, qu-est ce que j-en ai à dire, c-est super grandiloquent, souvent très niant niant, je fais du vers, j-aime çà, laissez moi pleurer toutes mes babioles. C-est parfois joli, ça me rappelle les 2 premiers RACHEL-S, mais 10 ans ont passé, et l-expérience avec.

Bon, quand on voit la queue du chat, c-est que la souris n-est pas loin, non ? Aller, c-est reparti pour une bouchée de grosse noise à l-ancienne, qui tache au fuzzzzzz, à la batterie lourde et grasse, à la voix en disto et au climat général fait d-agrégats et de moulte épaisseurs de bruits. La sédimentation noire qu-on appelle çà dans l-âge des neuneux noiseux.

Troisième album pour le gang lyonnais et il ne faut pas quinze écoutes pour s’apercevoir que ces onze nouveaux titres forment l’effort le plus abouti des Bananas. En variant les climats par l’intermédiaire de l’apport de samples et autres arrangements, en rajoutant des pastilles musicales entre leurs morceaux de post hardcore émotionnelle noisifié, Bananas At The Audience donne du souffle à cet album qui ne propose pas forcément le même nombre de morceaux à forte dose d’adrénaline que d’habitude.

Comme d’autres vieux rockeurs du coin j’ai découvert Basement dans la seconde moitié des années 1990. Et j’avoue que le trio d’alors ne m’avait pas forcément marqué. Il y a plus de dix ans, les groupes inspirés par la vague noise, post hardcore US n’étaient peut être pas légion dans l’hexagone mais courant, oui…. et Basement faisait parti du wagon. Comme leurs quasi voisins, les Sleepers, Basement a été marqué (à vie ?) par Unsane, du coup ça laisse des traces…mais il y a largement pire comme comparaison, n’est ce pas ? Le deuxième EP de Basement était sorti en 1998 sur Vicious Circle.