Jacob KIRKEGAARD Snowblind (The Helen Scarsdale Agency 2024)
KIRKEGAARD apparaît aujourd'hui comme un compositeur hors pair s'inscrivant dans la veine de ce que peut faire Thomas KONER avec quelques réminiscences plus mélodiques comme pourrait l'imaginer Brian « LUSTMORD » Williams. Glacé comme le permafrost mais néanmoins très immersif et parfois un tantinet mélodique. Toute proportion gardée bien entendu.
"Snowblind" touche au field recording et possède cette volonté de se départir de la musique concrète tout en s'efforçant à créer un objet disque à base de textures électroniques. KIRKEGAARD fait en sorte qu'un jeu musical soit à l'origine de tout.
Sa musique est peut être plus sereine que celle de KONER, je me rappelle de ce disque enregistré à TCHERNOBYL, cet engagement physique et très conceptuel pour marquer et dénoncer certains chemins politiques et faire en sorte que la musique devienne militante.
Pour ce disque, il s'est inspiré d'une expédition dont le but était d'atteindre le pôle nord en ballon en 1897. Tragique expédition dont les vestiges photographiques seront retrouvés trente ans après la mort des aventuriers. La pochette est belle et pleine d'émotions.
KIRKEGAARD crée ici un drone des régions polaires aux courbures étranges, comme une scie musicale qui se serait électrifiée d'un métal dans une tonalité étrange engendrée par un élément dissonant que MENDELEÏEV n'aurait jamais identifié.
On baigne ici dans des profondeurs complètement étourdissantes, on se croirait presque sur Titan le plus gros satellite de Saturne.
Les field recordings s'évaporent en sons électroniques, les cliquetis et autres bribes rythmiques sont issus d'on ne sait quelle tectonique des plaques. On sent que ça frotte et on entend se créer le drone et la friction entre les éléments. C'est profond comme faille.
La dérive des continents, ça l'intéresse notre Jacob KIRKEGAARD.
Cette incroyable photo en guise de pochette en jète sacrément, un endroit inhospitalier, un coin humide, désertique, où l'ours c'est sûr aura ta peau. Jacob KIRKEGAARD a créé une incroyable musique de science fiction aux contours inquiets et à l'aura électronique.
Je m'y suis perdu et je m'y perdrai encore longtemps. Superbe.
paru le 24 janvier 2025
mastered by james plotkin
photography by nils strindberg (1897) used with permission from grenna museum
mastered by james plotkin
photography by nils strindberg (1897) used with permission from grenna museum
