DAZZLING KILLMEN dig out the switch (Skingraft records 2025)

"Déterre moi cette prise" qu'on se repasse ces trente trois ans qui séparent l'original de ce re-press... Des années que la première version du premier album des DAZZLING KILLMEN (Saint-Louis / Missouri / USA) fait des vagues sur ma platine pour cause de coup de chaud l'été. Souvenir débile. Une piste de Skate en vinyle. Ou de VTT.

Heureusement pour moi, grâce à Skingraft, j'ai pu me repasser la bête sur ma platine. Un re-press remastérisée pour l'occasion par les soins notamment du batteur du groupe Blake FLEMING et d'un certain Andris BALINS que je ne connaissais pas.

Un disque vert et bien épais, une pochette au grammage identique par rapport à l'original de 1992 sorti sur le très mystérieux label parisien "Intellectual Convultion" (1990-1993 selon Discogs) et tenu par un certain Dominique Minchell. Un label qui a sorti du SPLINTERED, du EYEHATEGOD, du DRUNKS WITH GUNS. Le label a vite disparu et a mis du temps à l'époque pour sortir le disque.

Et les DAZZLING KILLMEN avaient vite évolué dans leurs combinaisons et leurs intrications shamaniques complètement folles où les parties rythmiques hallucinantes se frottaient aux mélodies étincelantes de la guitare et à l'aigreur du chant.

Ce premier DAZZLING est essentiel pour moi. Quand on touche un truc, on y plonge, ça n'attend pas. Le label parisien avait tarder à lancer la bestiole, mais eux étaient déjà loin.

Sur ce premier LP, DAZZLING KILLMEN est un trio guitare basse batterie (1). C'est tout carré, amoureux de la précision de l'écriture, précisément ponctuel et attaché à la mélodie et à la hargne (Nick SAKES). On a la vie qu'on a, parfois faut évacuer. Et les rencontres sont parfois salvatrices...

Ce rock noise désarticulé a des convulsions Hard Core, c'est un mélange qui a inspiré un nombre incroyable de rockeurs jusqu'à aujourd'hui. Ils se reforment d'ailleurs nos DAZZLING, tournée mondiale en préparation pour 2026. Mais sans Darin GRAY à la basse qui lui a apparemment complètement bifurqué vers d'autres musiques expérimentales après avoir monté entre autres les terribles GRAND ULENA début 2000 (2).

Quel plaisir de retrouver "bottom feeder", l'incroyable "torture", l'extraordinaire "ghost limb" (3), "numb", avec un son remis au goût du jour, avec un peu plus de coffre niveau batterie, de basse aussi le tout sans dénaturer l'essence de ce classique enregistré (déjà) par Steve ALBINI.

Toutes ces pépites sont devenues des références pour moi, ce 'dig out to switch' c'est un phare que j'aime observer au loin, y parvenir, puis y grimper, et y sentir les coups de semonce du temps qui passe, de la mer qui déraille, du vent qui tempête et de la vie qui fuit.

Merci Skingraft !

(1) et quatuor sur le second et incroyable disque "face of collapse" avec l'arrivée de Tim Garrigan à la guitare

(2) il a participé à des disques avec Loren Mazzacane Connors, Eiko Ishibashi (la compagne de Jim O Rourke), tenu la basse dans un trio avec Chris Corsano et le regretté Mars Williams ou avec l'étrange Pak Yan Lau... GRAND ULENA lui a été endeuillé par la perte de son batteur Dany McLaine parti trop tôt d'une maladie à la con.

(3) on retrouve "torture" et "ghost limb" sur un 7" avec du sax sur 'ghost limb préalablement sorti chez Crime Life Records en 1991.

paru le 12 septembre 2025

LINE UP:
Nick Sakes: Vocals, Guitar
Darin Gray: Electric Bass
Blake Fleming: Drums

Produced by Jeff Tweedy
Recorded by Steve Albini, April 1992 in Chicago, Illinois

Remastered by Andris Balins and Blake Fleming, March 2025 in Oneonta, New York

Cover Painting and Drawings by Miles Rutlin
Photos by Mark Buckheit
Design by Mark Fischer

Dedicated to the memory of Miles Rutlin

© and ℗ 1992, 2025 DAZZLING KILLMEN / SKiN GRAFT Records
catalog # GR166-digital