Ce que j’apprécie plus que tout avec les Fucked Up de Toronto, c’est qu’ils nous empêchent de tourner en rond à Montréal. Montréal ? Il suffit de lire pas mal d’articles de journalistes pour apprendre que Montréal est la nouvelle Seattle. Le parallèle est non seulement stupide car après tout « Paris n’est pas Londres », et en plus cela concerne juste un minuscule microcosme communautaire, une micro scène « sectaire », un intra-monde.

WANTAGE nous avait habitué à trop de gentil rock n’ roll depuis un certain temps et c’est vrai, ce n’est pas franchement notre tasse de thé. Ce coup ci, on va voir ailleurs, cherchant le bruit et la distorsion dans la plus pure tradition noise du mythique GOD HEAD SILO. Une basse qui dévaste, un batterie hargneuse, une voix complètement distordue sous l’effet de je ne sais quelle pédales d’effet. Pan dans ta gueule, back to amphetamine reptile, un coup à la UNSANE, un coup à la GOD HEAD SILO, ca crache au bon endroit, ca crie de travers et ca glougloute sa bière comme il se doit.

Avant de balancer à la terre entière son deuxième album ces prochains mois, les Flying Donuts proposent un 7’’ afin de nous faire patienter. Si on s’était bien rendu compte que le trio devenu quatuor avait sacrément alourdi sa musique sur le split cd avec Second Rate, cette fois-ci il confirme l’option choisie à l’aide d’une seconde guitare venue tout droit d’Aenima, Flying Donuts plombe dorénavant son punk rock mélodique à grands coups de rock and roll proche de Zeke ou d’un Motorhead reprenant du Hot Water Music.

Agahst est en passe de devenir l’un des spécialistes du disque partagé. Après les splits avec Tekken et 1000 Travels Of Jawaharlal, les gars du sud nous reviennent en compagnie d’autres gars du sud…de Toulouse même, Sea Non Satiata. Agahst propose deux morceaux dans la veine développée précédemment, à savoir un juste mélange de punk rock à la Avail, Samiam, Jawbreaker et d’émo hardcore déchiré typé « french touch » (early Vanilla, Alcatraz,…). Un seul des deux morceaux retiendra mon attention mais c’est toujours aussi plaisant à écouter.

Pressé pour la tournée européenne des deux groupes ce joli split 7’’ blanc marbré permet de prendre le pouls des convalescents A Day In Black White et de découvrir Golden Birds. Après un très bon premier album sur Level Plane Records ADIBW a perdu du personnel en route et a malgré tout voulu enregistré des morceaux pour un split 10’’ avec Navies. Tiré de la même session d’enregistrement « all plots » est une banale indie rock song au son lo-fi… avec toujours ces accents Curiste qui apporte un peu de charme à une chanson qui sent bon la fin de bandes.

Quand il y en a plus, il y en a encore… Alors que JR Ewing semble bien mal en point, c’est les voisins qui reprennent le flambeau. Jeroan Drive vient de Norvège et joue donc lui aussi un alliage de post hardcore à la Refused, de rock and roll high energy et de « driving guitar » qui suinte le Drive Like Jehu. En gros, ce quatuor nous reprend là où JR Ewing nous avait laissé avec « ride paranoia »…mais ils y rajoutent une patte bien à eux à l’aide de quelques bonnes mélodies à la Monochrome/Dawnbreed…et de riffs saturés martelés comme il faut.

C’est à croire que l’agglomération bordelaise est minuscule car on croise ici une nouvelle fois du beau monde déjà vu entre autres dans…Metronome Charisma. Cette fois-ci on n’a pas droit à du « screamo chaos core lalala » mais plutôt du post hardcore dépressif tendance sludge. Avec cette démo on marche sur les pas d’un Isis ou d’un Cult Of Luna... bah tiens, il y avait longtemps ? ! C’est bien fait mais nombreux sont les groupes jouant actuellement dans le même registre et rares sont ceux qui arrivent à se démarquer du troupeau.

Atypique Cortez l’est assurément. Formé en 2001, ce trio suisse qui comprend une batterie, un chanteur et une seule guitare, s’essaye à repousser les limites d’un genre ( ?)…et ils y arrivent, les bougres ! Le combo joue une sorte de post hardcore aux limites du sludge, de la noise, et du chaos core ? ! Et en l’espace de trois morceaux dont deux de plus de sept minutes, Cortez pose les bases d’une musique qui prend un élan rarement entendu dernièrement. La configuration du groupe semble permettre au combo une réelle liberté de ton.

Après une sympathique première démo, le quatuor lyonnais remet le couvert pour sept nouveaux titres. Crush On Mary creuse les bonnes idées présentées sur leur premier forfait afin de dégager des pistes musicales encore plus personnelles où on retrouve pêle-mêle les traces d’un Milemarker moins typé années 1980 (c’est peut être lié au fait que le clavier de C.O.M sonne plutôt sixties ? ?), les élans froids et mélodiques de the VSS en pleine tourmente noise ou le post hardcore new wave haché et gentiment cintré de Bright Calm Blue. Tout ça ? Ben ouais mon gars !

Formé en 2003 dans la région parisienne, Revok est composé de membres de Gameness (rip), Belle Epoque et Goo Goo Blown. Ce premier Ep nous offre cinq morceaux assez différents les uns des autres mais qui contribuent tous à créer une atmosphère assez particulière et pesante tout le long du disque. « evil won’t.. » ouvre le bal funèbre avec une petite complainte post hardcore bien sec qui renvoie aux travaux torturés de Gameness (bah tiens !), Daïtro ou bien à Lvmen pour l’évidente recherche de lourdeur tout en gardant un aspect très dynamique dans la composition.