Le Luxembourg en force. En direct de l’état « paradis fiscal, paradis mafieux », ce disque nous présente deux formations qui ne sont pas là pour faire semblant. Eyston ne sont plus des inconnus dans ces pages, un split 7’’ et un Ep plus tard, le trio poursuit son petit bonhomme de chemin dans une certaine indifférence. Dommage car on tient là l’un des groupes prometteurs du moment en matière de « noise émo math rock ». Terme barbare comme il faut pour essayer une fois de plus de caractériser en vain une musique qui s’épanche de tous les côtés. L’esprit d’aventure est avec eux…tant mieux !

A l’écoute du Ep de White Circle Crime Club sorti en 2003, je n’avais pas été marqué plus que ça par l’influence importante des années 1980 sur la musique des belges. Sur ce premier album tout y semble faire écho. Le visuel de la pochette, la production sèche, presque froide, et les influences qui s’affirment ici. Difficile en effet de ne pas évoquer dans un premier temps les travaux de Sonic Youth lors de ses longues fresques noisy bien menées qui à l’instar des New-Yorkais laissent une place centrale à la mélodie.

Si tu trouves que The Red Chord, Daughters ou The Dillinger Escape Plan n’en font pas assez dans le registre des riffs brutaux et chirurgicaux à la fois…Psyopus est fait pour toi ! Total « tech métal jazzy grind core » dans ta face avec des bons vieux solos dignes de Steve Vai en prime... et il n’y a pas que moi qui l’ai remarqué et je crois que c’est complètement assumé ! !

Gameness s’est séparé début 2005. On tient là ses deux derniers morceaux. Le son métallisant de l’album est quasiment passé à la trappe cette fois ci. Toujours un peu plus près d’efforts post hardcore à tendance screamo (pensez à Daïtro par exemple), Gameness ne ménage pas sa monture. Il joue puissant et précis, use et abuse de stop and go, de plans plus calmes, d’explosions hardcore prévisibles mais bougrement efficaces. Sans retenue le combo francilien se lâche complètement à l’aide d’une rythmique enlevée sur « immobile destinées ». Un morceau qui peut renvoyer aux excellents Eaves.

Deuxième album pour ces américains qui partagent Adam Burt avec le superbe STNNNG dont le premier album vient tout juste de sortir chez MODERN RADIO. Ces « anciens combattants » n’en sont pas à leurs premières missions : Déjà quelques groupes à leurs actifs (Early Americans et Blacked Eyed Sankes…) pour un style voguant entre rock éthéré où on laisse traîner les arpèges et des envolées plus excitées laissant dans l’ensemble un bon goût d’UNWOUND qui aurait rencontré des univers proches des SHIPPING NEWS, MINOR FOREST et autre RODAN.

Premier bout de gras, ambiance synthé bontempi, c’est rock, ca danse et vla tiens qu’une basse noise vient casser tout ca. Premier émoi, premier constat : Manque de punch, malheureusement. Tu penses certainement à MARVIN de Montpellier ? Oh je sais pas, Le deuxième titre est plus enlevé, ca s’énerve plus, c’est assez rock sympathique finalement. Il me manque une truc, laissé tel quel, ca me lasse, un coup de folie ? un coup de bambou ? une dose de whisky ?

Un quintet new yorkais en forme de new wave, EXCEPTER, lentes plages sonores, organiques et mélancoliques, une jolie petite voix de bout de femme vient friser l’ambiance sombre et bilieuse de la nouvelle signature de LOAD (quoique son futur disque sortira chez KILL ROCK STARS…). 4 morceaux enchaînés en tout et pour tout pour une demi heure de régalades tourmentées (33’33-).

Le trio n’est plus. Ce double cd est l’œuvre posthume du groupe poitevin qui a jeté l’éponge ces derniers mois. Mais les pop rockeurs voulaient absolument laisser une dernière trace par l’intermédiaire de ce deuxième album enregistré et mixé sur plusieurs mois, que dis-je, plusieurs années … DIY oblige. Le résultat est à la hauteur des espoirs placés dans le combo depuis son EP et son premier album « dark side of the mmoob » sortis à la fin les années 1990. Résumer pareil objet est un exercice difficile tant les évocations sont nombreuses à l’écoute de ce disque.

Même si on retrouve à quelque chose près les Robocop Kraus là où on les avait laissés sur « living with other people » on reste malgré tout surpris par les premières écoutes de ce quatrième album. Surpris par le chant qui sent le forcé…le « j’en fais trop ». Trop travaillée la voix fait perdre du naturel aux compos des allemands…alors que c’était l’un des objectifs fixés par le groupe avant de rentrer en studio, revenir à l’essentiel ? !

Dans ce groupe de Toronto, on retrouve Jonah qui joue aussi dans les excellents Career Suicide et Mike de Ruination (rip). Fucked Up est bien un quintet comme nous le prouve la pochette de ce disque regroupant les premiers Eps et split 7’’ du gang (de 2002 à 2004). Leur musique possède une énergie qui risque de redonner la foi à plus d’un blasé du punk hardcore. Mouais… t-es pas convaincu… on t’a déjà fait le coup cents fois, mille fois…Au diable la nostalgie ! !