MISTRESS BOMB H Altar K Wild animals kill your punk stars Day Blind 2006
Eh oui, pas mal de retard du côté des chroniques ! Bon exemple avec ce « Wild animals kill your punk stars », sorti il y a… déjà pas mal de temps ? Qu’importe ! On a ici affaire à un nounours qui tronçonne sec la pochette ou un pauvre dragon – pourtant il a l’air sympa, cet ours !… Alors pourquoi ? Serait-il énervé qu’on l’ait sérigraphié sur un carton aussi blanc ? Ou serait-ce cette fameuse association de malfaiteurs animaux / animaux vengeurs réputée pour sévir aux quatre coin du globe, dans les repaires de punks vendus ? En tout cas, ni ce nounours ni ce dragon loin de tout donjon ne laissent réellement présager ce qui se cache et se trame sous cette pochette… Car de bruits de combats et tronçonneuse il n’y a point. La face de Mistress Bomb H, eh bien ! on évitera de l’écouter sur les mange-disques et mange-basses de notre enfance… Ou adieu ces mélodies d’infra basses qui envoient la voix si haut dans un ciel gris, joliment gris d’un mardi comme on dit dimanche. Tu me diras, les manges disques d’antan ne prenaient pas les 33 tours… Mistress Bomb H, c’est de l’électro(nica) minimaliste dans ses structures, parfois dans ses arrangements, pour une musique sombre, hypnotique, belle… Détours bruitistes, boucles parfois un poil boiteuses, sonorités rugueuses, réminiscences de Suicide ou Pansonic, dub dans le lointain… Difficile de réduire ces trois morceaux à un style tant ils semblent chercher à fuir ce genre d’emprisonnement, tant ils semblent se démentir les uns les autres… Mais, ce qui est évident – pour moi –, c’est que le premier titre éclipse les deux autres (et hop, on prend le bras du lecteur et on repart du début) … Et j’avais beau m’être promis de ne pas faire cette comparaison (qui trahit un évident manque de culture de ma part…), mais la voix sur l’entêtant premier titre me rappelle Bjork (sans les expérimentations et envolées lyriques)… oui je sais bien que j’ai tort… Altar K propose quant à lui une musique tout à la fois ambiante et virtuose, linéaire et tout en cassures, naïve et complexe, poétique et rugueuse (concrète, brute)… Tout dépend de l’endroit où ont décidé de se poser nos oreilles, et de quelles fleurs elles feront leur miel… Sur des nappes de bruits ambiants, de grincements planants qui rappellent qu’on a affaire à un amateur de Volcano the Bear, ou sur une batterie flying luttenbacheréenne (mais oui, cet adjectif existe – Petit Robert 2013 – dernière édition avant l’Apocalypse), affolée - fractale -, comme entrée en lutte avec un univers qu’elle ne parvient pas à briser ? « La souplesse des lianes » résout sans doute un peu ces contradictions qui n’en sont que dans les mots – les percussions se font oublier, les bourdonnements se font plus mélodiques… et une guitare émerge peu à peu des grincements lancinants, sans qu’on se soit rendu compte qu’elle arrivait, pour conclure sur une touche doucement mélancolique, poétique… La souplesse des lianes souffle comme un vent tiède au printemps. Agréablement. Alors on y revient. http://www.myspace.com/mistressbombh http://altark.stnt.org