YOWIE taking umbrage (Skin Graft Records 2025)

Voici enfin le quatrième album du trio américain créé en 2001 à St. Louis dans le Missouri (1).
 

A l’instar d'un Weasel WALTER et de son FLYING LUTTENBACHERS, c'est le batteur Shawn O'CONNOR ('The Defenestrator') qui chapeaute le bien nommé YOWIE. 

Dans la culture aborigène, YOWIE est une créature légendaire qui se réveille la nuit pour chasser tout ce qui bouge : animaux ou hommes, peu importe... tout y passe... Si tu entends de grands soubresauts à base de folies noise presque prog' la nuit dans ton dos, c'est lui... La finesse chevillée au corps, croisement entre un lézard et une fourmi, très proche du Yokaï qui ressemblerait à un gorille à l'air patibulaire, cette bestiole âgée aujourd'hui de près d'un quart de siècle sait ce qu'elle veut : des rythmiques toutes en syncope, une section 'guitare batterie' complètement folle, aux structures dingues, organisées, imbriquées mathématiquement et animées d'un coté positif très proche des RUINS d'une époque. On imagine bien Shawn O'CONNOR fan de Tatsuya YOSHIDA. 
 

YOWIE complexifie la musique et fait émerger une sorte de danse incroyable dans ces cavalcades de rythmes. Le corps dodeline et s’accommode de la complexité de cette musique. Ce qui fait rentrer l'auditeur en transe. 
 

Je ne sais quelle équation il faut résoudre pour appartenir à la liste des musiciens qui y ont participé, mais je crois que le point commun chez tous ceux là réside dans une puissance de calcul assez phénoménale. On imagine volontiers le nombre d'heures de travail pour rendre une musique si dense et si intense. 

Outre notre batteur, le groupe comprend aujourd'hui les deux guitares de Daniel Kennedy (Cleric) et de Jack Tickner (Basil's Kite, Wollongong). Chris TRULL s'en est allé monter les terribles TERMS (toujours chez Skin Graft).
 

A part les deux derniers singles depuis ce printemps 2025 et le morceau issu de la compile Skin Graft (avec David Yow), YOWIE n'avait pas donné de ses nouvelles depuis 'synchromysticism' en 2017. On peut facilement comprendre pourquoi. La densité ne s'invente pas si simplement. Ce qui est étonnant, et ce depuis 'Cryptooology' en 2004, c'est que la musique du trio est  reconnaissable entre mille et ceci indépendamment des changements de musiciens. Et même ici pour le premier album sans le guitariste fondateur Jeremiah Wonsewitz.

'taking umbrage' est terrible, il a peut être une touche un peu moins violente que les autres productions, certes, cela reste à voir, c'est sans doute un effet de l'écoute 'fichier' mais en tout cas, j'attends le disque et la tournée européenne à l'automne avec impatience car un nouvel album de YOWIE, c'est toujours un véritable évènement à ne surtout pas manquer.

 

(1) qui a aussi vu naître les DAZZLING KILLMEN onze ans plus tôt.