GU GUAI XING QIU Death to pigs Split 213 Records / Acide Folik / Ben le Millionnaire / Down Boy Records / Gaffer Records 2006

GU GUAI XING QIU_Death to pigs_Split

Evidemment, quand il s’agit d’un vinyl, on part toujours avec une oreille plus favorable. Surtout que visuellement, ce split a de la gueule… Bon, c’est sûr qu’avec cette pochette et ces noms, on ne s’attend pas à autre chose que du grind. Du grind bien fait. Le grind de Gu Guai Xing Qiu (une fois qu’on a dit qu’il s’agissait de grind) est pourtant assez difficile à classer... Viril, certes. Ca blaste, ça oui. Ca grogne, ça crie, ça égorge. Mais ça expérimente beaucoup aussi et ça ne se répète pas beaucoup – il y a aussi quelque chose très proche de Melt Banana du coup… Tiens : un peu comme si Melt Banana et Discordance Axis (pour le grind pur et dur) avaient préféré à la formule du split celle de la fusion. Gu Guai Xing Qiu n’a pas le côté linéaire et répétitif propre au grind. Au contraire, il mise sur l’instabilité pour que ses coups portent mieux. On peut se retrouver d’un seul coup au milieu d’un passage electro… le coup d’après ce sont des passages grind qui entrecoupent divers sons acoustiques. Des voix bizarres : presque heavy pendant quelques secondes, hé, hé !...Et puis il y a le final… un sax déjanté se joint à la guerre. Ca tue. Pour les détails (musicaux), achetez le disque. Là, je suis obligé de revenir à ma remarque de début : avec une pochette comme ça, je m’attendais à du grind classique. Si on m’avait demandé qui était le groupe le moins grind j’aurais misé sur Gu Guai Xing Qiu. Perdu ! Au grind idiot / intelligent (les deux en même temps) presque no wave de Gu Guai Xing Qiu succède la no wave / noise presque grind (hum… j’exagère, mais ça me fait une transition sympa) de Death to Pigs. Son impeccable, énorme. Musique maîtrisée, puissante, captivante. Assez proche de celle d’Ex Models (à cause de la voix surtout), mais en plus hardcore (ou plus « punk », ou plus « rock’n roll ») et moins expérimentale. La basse et la batterie assurent une puissance mécanique, tandis que la guitare dissone à point. D’ailleurs, si le son est excellent (de bons graves !), je regrette presque que les guitares ne soient pas un peu plus criardes (c’est un détail)… Bon, c’est vrai que c’est difficile de décrocher de leurs morceaux… Death to Pigs est exactement le genre de groupes qui ne sont pas assez nombreux en France… Mais j’espère bien qu’on va beaucoup entendre parler de ces deux groupes (originaux, je l’ai dit ?) dans le futur, qu’on va beaucoup entendre leurs méfaits… Parce que pour l’instant c’est l’un des meilleurs splits (français ?) de l’année !