AIDS WOLF Athletic Automaton Clash of the life-force warriors Skingraft 2006
Athletic Automaton, on commence à connaître… Non pas parce qu’il y a dans leurs maigres rangs un ancien Arab on Radar, non, mais parce que ce sont ces athlètes qui oublient systématiquement de se doucher – et surtout de se changer – après avoir pratiqué le lancé du marteau. Et ça avant de monter sur scène. Parce qu’accessoirement, ils sont musiciens. Vous voyez ? D’ailleurs, ils ont même souvent oublié de lancer le marteau… Ils l’ont gardé pour malmener leurs pauvres instruments désaccordés. Ils l’ont gardé pour remarteler des cymbales pourtant déjà artisanales… Ils l’ont gardé dans la tête aussi, comme un modèle à suivre. Tant mieux pour nous. Mais si on est perspicace, une question se pose : sont-ils de piètres sportifs pour avoir encore autant de puissance quand ils jouent, ou ont-ils (la pratique est tellement répandue outre-Atlantique) cédé aux sirènes du dopage ? Comme pour une fois, ils ne nous proposent que deux titres, je leur laisse le bénéfice du doute. Parce que quand même, oui, ils ont fatigué. D’abord, ils n’ont pas pu jouer deux morceaux à l’affilée. Et puis ils leur faut l’aide des p’tits jeunes d’Aids Wolf pour jouer quelques morceaux supplémentaires… A moins que ce ne soit un exercice de lutte pour éprouver leurs forces (d’où le « vs ») ?… va savoir… Bon, la vérité, c’est que chaque groupe a joué deux morceaux tout seul. Et qu’ils se sont rejoints pour jouer les six autres. Les deux titres qu’Aids Wolf a enregistré seul sont de vrais hits, pêchus (c’est rien de le dire) et dissonants à souhait, dans la lignée du meilleur de « The Lovers Lp » (« We Multiply » !). Des titres carrés qui auraient presque la puissance du grind, mais qui ne trahiraient en rien les bases noise… Des titres qu’on a envie de jouer en boucle. Athletic Automaton confirme bien quant à lui son goût de l’agression, son goût du chaos, son goût du marteau instrumental et des mix saturés… « Olympic Pawns » est un titre sacrément convaincant… Et la fusion des deux groupes ? Eh bien non, elle n’est pas la multiplication de leurs énergies respectives. Certains morceaux sonnent plutôt à la Aids Wolf (« Collecting past debts »), d’autres tout à fait Athletic Automaton (« Ending of an old regime »). Mais il y a surtout un côté presque « psyché » sur les titres communs (j’aime exagérer ! Il y a bien quelques délais abusifs sur la voix, et l’ensemble ça sonne pas mal impro), et plus old school – plus déstructuré… Du coup, on reste sur sa faim. Alors vivement le prochain lancé de disque.
http://www.skingraftrecords.com