Bruckmann / Heule / Nishi-Smith / Rivero negligiblism (Full Spectrum Records 2025)

C'est étonnant, Kyle Bruckmann, je l'ai découvert dans avec le rock noise bizarre de LOZENGE au début du siècle qui m'avait franchement séduit dans cette musique originale tournée vers l'expérimentation et dans laquelle monsieur tenait le hautbois. Depuis Bruckmann a fait son chemin et a multiplié les projets et les solos.
Dans ce quatuor, Bruckmann est entouré de pas mal d'électronique, il en joue d'ailleurs du bitoniau en plus de son cor anglais ('english horn'), il se plaît dans ces sons électriques froids comme la tôle ou distordus et sombres comme le fer. Le disque frise et grésille comme il faut, ça dissone beaucoup et j'aime ça. Visiblement, c'est le deuxième album de ce quatuor dans cette proposition électrique. Kanoko Nishi-Smith joue du Koto, Danishta Rivero triture sa voix et la propulse au potard. Kanoko Nishi-Smith et Jacob Felix Heule à la batterie ont visiblement un duo en commun et aiment se rencontrer pour faire sonner leur duo de cette manière expérimentale et aux fréquences totalement tordues. Ce duo est le socle du quatuor d'après ce que j'ai compris. ET oui j'aime. Ca grince à foison, c'est très expérimental, tout en texture, hyper fouillée, le silence existe, et leur musique est très imagée. Nous sommes plongés dans les méandres d'une cité interdite imaginée par un pape de la science-fiction. Une ville sans angle baigné dans un brouillard épais, avec néanmoins quelques clairières sonores mais dont la tonalité principale tire vers le climat grinçant métallique où l'expérience de vie plutôt suffocante est à réserver aux amateurs du style. Et je sais qu'il y en a.
paru le 8 novembre 2024
Danishta Rivero: voice & electronics
Kanoko Nishi-Smith: koto (tracks 3 & 4)
Jacob Felix Heule: bass drum & drum set
Kyle Bruckmann: english horn & electronics
recorded June 2021 - January 2022 in Oakland, California
recorded & mixed by JFH
mastered by Andrew Weathers
art & layout by Cecyl Ruehlen