On touche ici au sacrément caché et à une histoire secrète loin des clichés répétitifs de la culture québécoise : les castors, les ours noirs, la bolduc, la bottine souriante, Michel Tremblay, Ti Coq, Denise Bombadier, le sirop d-érable, le stade olympique, la tour penchée, le plateau si exotique et si plate, le vieux montréal, et cies. Au c¦ur du gouffre, l-espace d-un instant revu en 1000 pages ou presque. Toute la trame du Refus global (1948) de Paul Émile Borduas contre le « blocus spirituel », et « pour la place à la magie ! Place aux mystères objectifs ! Place à l-amour !

Il a fait chaud toute la journée, alors pour transpirer encore un peu, direction les instants chavirés à Montreuil (93) dans une petite salle pas climatisée. Ce soir pour débuter la soirée c’est Steak from delta ! Je ne suis pas fan de ce genre de musique, et même si ce groupe semble mêler à leur musique bruyamment intellectualisée une note d’humour je n’ai pas réussi à entrer dans leur univers musical. Il aurait peut-être fallu que leur set soit un peu moins long. Après un rafraîchissement et quelques minutes à l’extérieur, retour dans la salle.

Epuisé par le concert d’api Wizz de la veille, je déclare forfait le samedi pour le concert de Bressuire où l’excellent duo guitare batterie Un (prononcez youne, sorte de math rock dense et vivifiant à la Room 204 pour résumer) et les fantasques Gordz (qui annuleront !), devaient se produire. Une fois de plus je me préserve pour le lendemain dimanche 22 février, toujours à Bressuire, pour Explosion In The Sky, Microfilm, Bocage… A peine arrivé sur les lieux, Mamat (batteur de Myra Lee et de Microfilm, activiste bressuirais à ses heures perdues…en a t-il ?

Le lendemain des 10 ans de Kfuouel, Amanda Woodward et Army Of Ponch me tendait les bras à Caen. Mais la nuit fut courte, très courte. Surtout que deux jours après, dans une course effrénée contre le temps j’arrive en plein set de Api Wizzzzz au Cluriccaume à Poitiers. Avec plus de 300 bornes dans les pattes l’avalanche noise des bordelais me fait un drôle d’effet. Ce trio unique joue donc un noise rock avec un putain de groove électrique qui vous terrasse en moins deux. Enfin c’est plus facile quand la cible (moi) est dans une position de faiblesse.

A l’automne dernier j’avais vu un The Ex en petite forme à St Nazaire, exténué par une longue tournée US. Du coup j’ai préféré passer mon tour pour Rennes 2004. Bien plus courageux que moi, Erwan assista au concert et resta sur une sensation très mitigée…j’ai réussi à économiser quelques pièces jaunes ce soir là! En fait je me réservais pour les 10 ans de l’association Kfuel. Le 18 février, les copains de Kfuel fêtaient donc leurs dix années d’activisme contre vents et marées… loin des hypes et des effets d’annonces… La programmation des Rennais a presque toujours été de « bon goût ».

L’année 2004 commence avec un peu de tristesse. En effet ce dimanche 8 février au Mondo Bizarro de Rennes, c’est sûrement la dernière fois que j’assiste à un concert de Yage. Le quintet allemand a décidé de mettre fin à ses activités tout doucement mais sûrement, semble-t-il ! Leurs nouveaux morceaux et les anciens sont joués avec une classe sans pareil, c’est dans le grand frisson et une ambiance bon enfant (environ 120 personnes pour une fin d’après midi, pas mal !) que flotte une légère mélancolie…hé oui l’émo hardcore de Yage en a marqué plus d’un ces dernières années.

Ah je voulais le voir ce concert. C’est bien la première fois que cela m’arrive; je me suis pointé dans le bar où avait lieu le premier concert une journée avant…. Puis voyant que ce bar était tout petit et assez tordu, j’ai décidé d’aller le voir à la Sala Rosa. Et me voilà parti à la Sala Rosa, cette fois-ci, le jeudi soir. J’ouvre la porte et bang : un concert de musiciens hindous! Je m’étais juste trompé de salle…le concert avait lieu en face à la Casa del popolo. Je suis pas mal en grande forme et pas mal fou avec cela! C’est la première fois que je vais à la casa.

Vendredi 11 avril 2003, Usine lu, salle pleine, pas le droit ni de cloper, ni de boire... pas très rock n roll cette salle nantaise ! STEROID MAXIMUS est le projet du vieux terroriste JIM THIRLWELL, schizophrène notoire qui se cache souvent dans des projets aussi différents que FOETUS (Noise rock) ou MANOREXIA (electro expérimentale)... 3 dates en tout et pour tout pour cette création ! NANTES donc, PARIS le lendemain et AMSTERDAM pour finir ! Autant dire que la soirée était à marquer d-une pierre sur le calendrier !

Putain ce truc arrive à point pour sortir la « scène » indie rock de sa torpeur. Ces suédois citent The Posies, The Afghan Whigs et Kyuss comme principales influences…je serai tenter de rajouter un Guided By Voices sous speed, un Fireside ténébreux et un Kvlar en grande forme à cette petite liste… Les fans de pop rock nonchalant risquent de détaller à grande vitesse à l’écoute de ces six morceaux hantés par un mal être profond qui tient plus d’un «feeling » punk rock que d’états d’âmes post adolescent.

Tout comme les excellents Mihai Edrisch, avec qui ils partagent un musicien, le premier disque de Daïtro est une superbe découverte. La tornade musicale des Lyonnais ouvre les débats sur des accords tranchants nous rappelant les tonitruants Läck ou Complete. Puis des sauts d’humeurs dévoilent un jeu d’influences plus précis qui peut évoquer autant Envy que Saetia, voir JR Ewing. Daïtro s’amuse déjà avec une classe certaine de ses sources d’inspirations afin de développer une musique personnelle et très inspirée.