Allez, c'est ma soirée "nature morte". Après ses travaux avec David Grubbs, Machinefabriek ou Ignaz Schick, Belfi nous revient seul. Direct, j'aime le son de batterie, une nappe traîne, c'est noir, c'est vieux, il y a quelque chose de mécanique, c'est tendu, comme une bonne vieille new wave. Je pense à LOSCIL sur Kranky, des nappes mélancoliques assombrissent l'atmosphère, le tempo est lent, puis disparait, ne laissant apparaitre que l'ossature de la musique de Andréa BELFI, des sonorités métalliques glaciales, couvertes de réverbération.
Voici donc la suite des aventures de l'ensemble ZEITKRATZER formé par Reinhold Friedl en 1997. Cette deuxième collaboration avec le fameux KEIJI HAINO (après "electronics") a tout pour plaire aux mélomanes avides de noise et de musique contemporaine. Haino à la voix uniquement, et derrière, un ensemble à l'instrumentation "classique" (clarinette, trombone, piano, percussions, violon, violoncelle) qui se joue des codes de la musique contemporaine.
Je les imagine bien ces deux là avec leur bonnets Wordsound enfoncés jusqu'au coup. Le duo FUJAKO est composé du portugais Jonathan Uliel Saldanha (HHY) et du franco/belge Nicolas Esterle (RIPIT). Après deux albums que j'ai lamentablement loupés, me voici muni de ce 10" de bonne facture, un disque noir et sombre qui me rappelle les grandes heures du hip hop dub électronique initié par le label new yorkais de Skiz Fernando.
C'est étonnant ce machin, je n'aurais jamais pensé recevoir un tel disque de chez ash international. Un disque de blues/folk à la voix et à l'ambiance qui me rappelle sacrément celle de ce merveilleux néo zélandais qu'est AUSTIN TOWNSEND* De la folk de bon aloi, que j'aime écouter comme elle est bien faite, nonchalante, qui sert tellement fort qu'elle ne te lâche pas le mollet, même secouer bien fort. Guitare folk, chant chaud, grave et bien bas dans la gorge, des accompagnements, piano, batterie, mais ce n'est pas nécessaire.
Il y a du petit génie dans l'air par ici. Jacob Kirkegaard est un danois né en 1975. On parle ici de musique contemporaine, d'un mec qui est autant capable d'enregistrer dans une église de Tchernobyl que d'utiliser les sons de geyser ou des craquements de glacier. Ces 2 titres interprétés par l'ensemble SCENATET (clarinette, percussions, trombone, violon, violoncelle) est en fait une réécriture de 2 morceaux de 2008 et 2006. Les vagues de cordes sont de sortie, ça plane, ou ça drone comme on dit.
Je dois avoir tous les premiers 45 de MECCA NORMAL, j'étais un grand fan il y a 20 piges. Oula...* D'ailleurs je le suis toujours, même si MECCA NORMAL s'est adouci... A l'heure où va être rééditée la compilation de ces vieux 45 tours "jarred up" sur K records *, débarque le très attendu "empathy for the evil" produit mixé et masterisé par l'incomparable KRAMER (qui y joue aussi de la basse !). L'attitude s'est assagie donc, plus atmosphérique, axé paroles et ambiances pop caractéristiques du fameux duo canadien (trio ici donc).
Les mignonnes de Genève. Vu au dernier AINU FEST à MONTAIGU (le 26 septembre 2014) dans le 85 en début de soirée, là dehors, des punkettes respirant le frais, des attitudes nonchalantes ("festivol ouuuuais" comme disait la chanteuse entre les morceaux), un esprit autant CRASS que THE EX ou SLITS. J'ai vraiment aimé leur présence, une batteuse précise, concise et pleine d'énergie, une chanteuse (chant en francais !), je dirais "toute allemante" qui avait ce petit rictus fort sympathique et cette manière de se jouer de l'attitude "anti musicien".
Je ne sais d'où ils sortent, si on en croit les mots clés de leur bandcamp, entre lille et la Hongrie, ca peut coller, mais on aurait aussi pu dire, entre les rots punk noise des BUTTHOLE SURFERS période "psychic" et la noise tendue du bulbe des BRAINBOMBS. C'est savamment dosé, une musique bien du front, tendue du slibard avec les seins à l'air. J'admire la voix, je la trouve terrible, j'ai pensé aussi aux DEAD KENNEDYS, à ARAB ON RADAR.
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