ZU & MATS GUSTAFSSON / L’ECHELLE DE MOHS / NMM Salle Alauna, Secondigny (79), vendredi 21 juillet, 15 euros ! festival npai
Comme j’ai beaucoup apprécié l’album entre Zu et Mats Gustafsson sorti fin 2005 sur Astavistc Records, je me suis débrouillé pour ne pas louper leur première prestation « live » en France qui a lieu à Secondigny, milieu rural, dans le département des Deux Sèvres. C’est dans le cadre de la vingtième édition du Festival NPAI des musiques inclassables qu’à lieu la soirée dans une salle des fêtes neuve et moderne, presque chaleureuse, avec gradin, parquet ciré, rideaux noirs et bon son. Petite affluence (peut être une centaine de personnes) mais plusieurs têtes connues (team du webzine Excit, Aïnu distro) qui ne fréquentent pas forcément assidûment la « scène » impro jazz le reste de l’année... moi non plus à vrai dire !! L’ambiance est conviviale, estivale même, sans débordements. Il faut dire qu’avec la chaleur de ces derniers jours ce n’est pas simple de faire le couillon sans se prendre une bonne suée. Le soirée s’ouvre sur le duo No More Music at the service of capital (« quelle genre de musique peut être antagoniste à l’industrie culturelle du 21ème siècle » dixit le programme). Dispositif electro acoustique, sax et lap top de circonstance pour un résultat sonore un peu vain à base de larsens (à peine retraité) qui sentent le déjà entendu depuis...au moins trente ans !! Mis à part le gars qui colle son ordi contre son ampli Marshall avec une attitude rock and roll ultra cliché, rigolo cinq minutes, NMM laisse l’assistance perplexe, il y a de quoi !! Détour par le bar qui se trouve en dehors de la salle mais qui est fermé malgré tout pendant dans les concerts, histoire de vendre moins de bières ? La soirée se poursuit via L’Echelle de Mohs, trio batterie, accordéon-chant et installation électro acoustique dans laquelle on retrouve Thomas, activiste musical tout genre confondus plus connu sous le nom de Tô. La musique improvisée de L’Echelle de Mohs est dense et froide,. Thomas pèse « lourdement » sur l’ensemble avec ses sons minéraux, lourd et crispants. Claire la chanteuse accordéoniste laisse monter sa voix, qui passe par quelques pédales d’effets, tout le long du set. Son accordéon appuie l’atmosphère oppressante de Tô tandis que le batteur, plus discret, ne semble pas tout à fait dans le coup ce soir ?! Il préfère accompagner de rares coups de batterie une ossature rythmique il est vrai assez fluctuante. Le seul et unique morceau d’environ trente cinq minutes joué ce soir fonctionne plutôt bien sur moi, même si les cinq-dix dernières minutes me paraissent un peu longuettes. A revoir prochainement pour confirmer ces bonnes sensations. Zu monte sur scène avec un nouveau batteur à l’occasion de ce concert avec Mats Gustafsson. Il s’appelle Christian Calagnile je ne sais pas s’il va poursuivre sa collaboration (remplacement ?) au sein du trio italien, personnellement je ne pense pas que cela soit une bonne idée tant son jeu free impersonnel au possible et peu fracassant va freiner un concert dont les seuls moments énergiques viendront des sax de Luca Zu et Mats Gustafsson ?! Le bassiste de Zu , Massimo déçoit dans ses parties free plates, sans rebond, peu inspirées. Dès qu’il reste sur des bases noises rock on reconnaît son jeu sec, alambiqué et nerveux qui sert si bien habituellement la musique. Massimo ne me semble pas forcement à l’écoute de ses copains de scène et tout particulièrement de la batterie. Mats Gustafsson et son homologue Luca Zu aux sax tous les deux, sauvent le concert par leurs jeux vrombissant, pleins, puissants...et complices, enfin ! Mais je reste sur ma faim ! Je reprends la route jusqu’à Poitiers sous les éclaires d’un orage bienvenu qui apportera un petit brin de fraîcheur dans l’étuve du moment...surtout que demain dans la même salle, dans le même village, les vétérans punk rock de The Ex prendront la scène pour un concert d’anthologie...ou quelque chose dans le genre !! (Photo : Zu et Mats Gustafsson) http://www.festival-npai.com