THE CONFORMISTS Three hundred cd Africantape 2010
Amateur de sorties inédites dans le style, souvent « wild » et tapageuses, Africantape réédite, super idée de sa part, cet album des Américains de The Conformists, sorti à l’origine en 2007), qui après une courte intro négligeable, envoie un Laundry hepburn complètement déjanté, braillard et saccadé, du plus bel effet. Entre noise et plans math fougueux, le groupe n’en oublie pas pour autant une forme de délicatesse, présente dans des breaks judicieux, comme sur Stairway to heaven, semi-instrumental massif. Le climat, très 90’s, à dominante noise, se veut donc leste, mais demeure subtil dans sa composition, ce que démontre l’énorme Meredith Knezvitch. The Conformists, loin d’être…conformistes, justement, allient à leur trame sonore affolée des plages légères, même dans la voix, et réalisent des morceaux sans aucune faille. Tax deduction en est donc, qui offre une intro de basse posée qu’une guitare grasse, aux riffs attractifs, vient troubler, aidée en cela par une voix insidieuse, dont les tonalités séduisent qu’elle soit agressive ou plus tranquille. Des sautes d’humeur instrumentales hallucinantes viennent pimenter le tout, faisant de ce titre, de l’album dans son intégralité même, une œuvre indispensable. Black people illustre bien cela en imposant moments de pure folie et accalmies perturbées, imbriquées sans que cela ne jure ou ne dénote et venant s’ajouter à la liste des réussites, plus que nombreuses, de cette réédition décidément judicieuse. Sur A.S.M.M.C., l’amorce est douce, feutrée, et monte en puissance de façon graduelle, le chant, une fois de plus accrocheur, faisant dans une certaine retenue. On sent l’implosion proche, mais elle ne se produit pas et le morceau reste dans cette modération délectable, cédant ensuite la place à Are these flowers?, rythmiquement et vocalement dingues tout en restant d’une parfaite cohérence. Enfin, The Conformists offrent un énormissime you’re welcome en fin de parcours, haché et pesant, dans le bon sens du terme bien entendu, et fort, comme les autres morceaux, d’un groove noise plus qu’apprécié. Le mordant instrumental se pare de moments plus délicats, puis sur les deux dernières minutes de cette chanson qui en compte plus de neuf, les ressortisssants de St louis livrent une ambiance qui monte, monte pour ensuite retomber progressivement, et, outre le fait qu’elle met fin avec superbe à un opus de haute volée, démontre l’époustouflante capacité qu’ont ces soi-disant Conformistes à élaborer des atmosphères uniques et personnelles. Et l’on se retrouve à l’arrivée avec un album dont la non-ressortie, au vu du contenu, aurait été pour le moins incompréhensible. Super disque. http://www.theconformists.com http://www.africantape.com
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