PHILIPPE PETIT fire-walking to wonderland (Aagoo Records 2012)
Chapitre deux. Après nous avoir fait saliver avec un premier tiers de ce nouveau projet (la trilogie "extraordinary tales of a lemon girl"), Philippe Petit revient avec de nouveaux univers tortueux et expérimentaux. Marseille d'où est issu Petit est ici l'équivalent de Berlin ou de New York tellement l'urbanité du bonhomme semble marquée. Ne chercher pas l'acoustique sur ce second chapître, c'est plutôt vers les élucubrations chimiques d'un Asphodel qu'il faut chercher. Je parle bien du label Asphodel tourné vers le métal en tant que matière, où le Pitch répond aux coups de Gong, où la sonorité de la cloche est décomposée, échantillonnée puis re-rangée tout de traviole sur une étagère orientée vers l'électronique. C'est un disque de matières. Le pitch et les effets sont plus probants ici. Les compositions sont un peu en retrait dans ce "chapter II" et ce nouveau disque est d'abord forgé comme un florilège de sons industriels et électronica. Les deux premiers titres crapotent leurs résonances sacrément longtemps, tout en catimini, où l'humidité des atmosphères semblent se transformer en océan de réverb, de bruitages équilibrés, de tonalités précieuses où rien ne dépasse vraiment. C'est un peu ce que je reproche à ce nouveau disque, le fait que la mer reste calme, avec peu de ressac, tendue certes mais où la houle reste presque invisible, comme si le chapître dernier allait provoquer démons et merveilles et tout emporter sur son passage... PP reste bien caché derrière la tranche de ce nouveau digipack et on espère bien mieux le voir dans le chapitre final pour enfin tamponner d'un poing affirmé le formulaire de talent qu'on a imaginé dans le premier volet.
http://www.aagoo.com/