OREN AMBARCHI Arlen Thompson Projection vidéo Insomniac City de Ran Slavin, Mardi 28 novembre 2006 médiathèque Cabanis / Toulouse

OREN AMBARCHI_Arlen Thompson_Projection vidéo Insomniac City de Ran Slavin, Mardi 28 novembre 2006

Soirée malheureusement gratuite… Du coup quelques malins qui se contrefoutaient de ce qui pouvait se jouer ici ont cru bon de faire profiter le reste des auditeurs de quelques commentaires aux moments les plus mal venus (devinette : est-ce que des chuchotements seront couverts par des infrabasses ? Non – ils sont beaucoup trop aigus… et s’il y en a des dizaines, c’est le massacre assuré de la pureté des basses). Est-ce qu’une salle de concert est la crèche la mieux appropriée ? Certainement pas pour les très jeunes oreilles qui en prendront un coup ni pour le public… A-t-on constamment besoin d’avoir son portable allumé ? Et tout prêt de moi (sur ma gauche) une fille qui tricote un pull pour son mec qui s’ennuie plus qu’elle : (« oh, fait chier, y pourraient laisser la lumière, j’y vois plus rien » dit notre jeune fille). Bref et re-bref. Sale ambiance pour se concentrer sur des musiques qui ont vite fait d’être ennuyantes… Mais j’arrête là de faire mon réac. Je ne m’étendrai pas sur le court métrage d’ouverture. Une récente signature de Mille Plateaux (de là à déduire que Mille Plateaux est un label mort, il n’y a qu’un pas). Le film met en scène une ville en constantes métamorphoses, sorte de machine organique dont les excroissances pousseraient sans se soucier des lois de gravité. Ca, c’est la partie esthétiquement séduisante du film. Malheureusement, le réalisateur a aussi intégré une partie narrative. Un personnage (dont on peut supposer que c’est un jeune cadre qui se sent soudain étranger au monde dans lequel il vit) soliloque. Est-il la ville ? La ville est-elle lui ? On a droit à utilisation de symboles tout ce qu’il y a de plus cliché (la symbolique est vraiment une manie de publicitaire post junguien. Le sommet de la grossièreté artistique (comme si l’expression plastique ne pouvait pas se suffire)), à une métaphysique d’étudiant en première année d’art plastique… Pourtant, sans cette partie narrative, réduit aux mouvements et métamorphoses de cette ville surréaliste (eh oui, le principe est celui du collage appliqué à la vidéo), le film aurait pu être intéressant. Agréable à regarder tout au moins. Mais c’était interminable, interminablement cliché. Comme l’ordinateur portable et son possesseur qui ont clos la soirée (après Oren Ambarchi ; il s’agissait d’un sous Mille Plateaux, une fois encore… Désolé, mais je ne vois pas l’intérêt d’écouter mes cds en public, alors là ?). Vint ensuite le tour d’Oren Ambarchi (avant l’ordinateur portable et son porteur). Il était le Sauveur annoncé de la soirée. Mais notre guitariste électronique n’avait pas que des apôtres et disciples. Le début de sa prestation ressemblait malheureusement à une balance… Non parce qu’il aurait failli, mais à cause des fameux bavardages intempestifs… Mais les nappes s’ajoutaient les unes aux autres, patiemment ; les infrabasses recevaient d’autres fréquences plus aigues, d’autres timbres… La texture se faisait plus riche… Et l’espace harmonique s’est peu à peu élargi, et saturé, en même temps que le volume sonore augmentait. Les murs ont vibrés. Les bavards se sont tus ou sont sortis. Avant que la saturation elle-même ne soit enclenchée et fasse disparaître le lieu avec elle. Ceux qui ont été patients, ceux qui n’étaient pas là par hasard, ont bien vu quelques murs s’effondrer – ils l’ont senti du fond du ventre. A noter : interview (sous-titrée) et extraits de concerts à http://www.oc-tv.net/oren-ambarchi.htm