LITHICS tower of age (Lp Trouble in mind records 2020)
Depuis 2016 et l'écoute de 'shees' sur le premier album 'borrowed floors' (Water Wing Records 2016) , LITHICS ne m'a plus quitté. Fan des débuts dissonants de POLVO et de la fraîcheur néophyte de groupes de rock féminin à la façon des new yorkaises de Y PANTS début 80, LITHICS a réussi à mettre en place une sorte de canevas rythmique où viennent se placer guitares et chant de manière totalement libre et dissonante. La basse rocke avec la batterie, sur une jambe, l'autre est à la perpendiculaire du sol et a la chaussure pointée, jambe en l'air, elles transpirent. Des titres imparables parsèment le disque, 'hands', 'beat fall', 'tower of age'... ambiances fraîches des matins ensoleillés, le taux de testostérone au ras des pâquerettes. Toujours bon à prendre çà. Car LITHICS est bien de ce genre, celui qui n'a pas de genre, préférant allègrement rester soit même que de ressembler à tout le monde. Grand bien lui fasse...
Vulnérable LITHICS l'est aussi, depuis toujours et c'est bien pour cela qu'il plaît. Cette nonchalance dans la voix monocorde de Aubrey Hornor attire, sa guitare rythmique s'agrippe à la basse tourniquotante de Bob Desaulniers, Mason Crumley s'amuse grâce à cette autre guitare joyeusement foutraque qui sait s'échapper dans sa tête quand la batterie déséquilibrée de Wiley Hickson pulse un rythme éthylique de fin de soirée. LITHICS est joueur. J'adore.
Ce quatuor de Portland / USA en est à son troisième album depuis 2016 et poursuit sa course d'une manière endurante et plutôt soutenue; on ne peut pas non plus vraiment dire que le style de LITHICS évolue, hormis quelques samples et des moments hors du temps, passages de passage (' Snake Tattoo' un morceau de 30 secondes), un riff de guitare sur une boucle de basse, un sample, un bruit, un son ( ce sifflement en fin de 'half dormacy') . Ce style de toute façon a un caractère tellement particulier dans son penchant pour le rock syncopé en mode j'menfoutiste que cette vulnérabilité tellement attachante ne les quittera sans doute plus jamais et c'est tant mieux pour nous..