EXPERIMENTAL DENTAL SCHOOL PAPIER TIGRE mardi 7 novembre, entrée au chapeau. Café l-Escale Bleu Marine, Rezé
La salle de La Barakason est en travaux jusqu’en septembre 2007. Mais cela ne doit pas priver l’association de proposer des concerts hors de ses murs durant cette année de transition. La programmation se poursuit donc au gré des salles de la ville de Rezé ou de l’agglomération Nantaise. Ce soir c’est dans un café se trouvant à deux pas de la succursale Nantaise de STNT qu’est organisé le concert du trio en provenance de San Francisco, Experimental Dental School. C’est le jeune combo (deux guitares, batterie) Papier Tigre qui ouvre ce soir dans ce petit rade de quartier qui ne paye pas de mine vu du trottoir, à l’intérieur non plus il faut bien l’avouer. Une petite entrée avec le jeu de fléchettes électroniques qui nique tout le passage et un gros comptoir d’un peu plus de cinq mètres de long qui nous amène à l’arrière du bar où est aménagé dans un renfoncement une mini scène, au poil pour les petits groupes pas bien connu…comme ce soir. Enfin pas connu c’est vite dit car il y a foule ce soir à Rezé et rapidement le bar ne s’empêcher de dégueuler du monde dehors tant il est mal foutu. Mais devant la scène il y a suffisamment de place pour se glisser afin de voir et entendre Papier Tigre qui vient d’intégrer le Collectif Effervescence. Ce trio comporte en son sein Pierre, batteur aussi dans le duo noise post rock Room 204 et Argument, ainsi qu’Eric guitariste/chanteur de The Patriotic Sunday, projet pop folk pas super bandant pour ma part. La formation revient de plusieurs dates avec Charlottefield, je pensais trouver un set carré et qui envoi la patate dès les premiers accords. Ce n’est pas tout à fait le cas et il faudra attendre les cinq, six derniers morceaux du concert pour découvrir un semblant d’énergie dans la musique de Papier Tigre. Présenté comme un combo inspiré par Fugazi, June Of 44, Q And Not U et The Ex (pour le chant)…je ne vois pas trop bien le rapport car la musique des Nantais ne possède pas l’urgence punk des groupes précités, ce qui me semble être le minimum vital pour le genre, non ? L’ensemble ne décolle pas vraiment (l’ambiance faiblarde du public n’aidant pas il est vrai). On est plus près d’une pop alambiquée plutôt que d’une musique rageuse et énergique. La voix peine à soutenir les compos les trois quart du set. Elle se fait plus présente quand les morceaux montent d’un cran mais à de trop rares moments. Heureusement que la batteur connaît le métier et porte à bout de bras cette jeune formation, malgré les bonnes intentions et quelques bonnes idées. Les meilleurs moments m’ont fait penser à un Medication découvrant, abasourdi, le vide musical de la « nouvelle vague » post punk pop du moment. Written From Negative, AM Thawn, Red Worm Swarm, The Red Light Sting, Fuck You Is My Name,etc…dans à peu près le même créneau que Papier Tigre ont mis les bouchées doubles ces dernières années pour éviter la médiocrité de la « hype ». On sent que Papier Tigre veut bien faire assurément. Mais il faudra peut être un peu de temps pour que cela arrive à me convaincre un peu plus. Après avoir raté leur précédente tournée européenne. Après avoir grandement apprécié leur second album, il est temps de ne pas louper le concert d’Experimental Dental School de passage dans le grand ouest. Le trio a une petite montagne de bordel à installer sur scène avant de commencer à jouer. Clavier, guitare carrée faite maison, effets sur la voix, nombreuses pédales. Tout ce petit matériel aide à jouer la musique un brin décalée du trio de San Francisco, qui m’est toujours si difficile à décrire. Mais je veux bien essayer une nouvelle fois. Le ridicule ne tue pas, il paraît. Donc en concert comme sur disque Experimental Dental School joue une sorte de cabaret noise faussement pop, définitivement dissonant à l’équilibre précaire entre mélodies surannées et ambiance tragi comique !!?? Pour faire dans les groupes contemporains on peut éventuellement citer Deerhoof, Mister Bungle, Tourettes Lautrec voir Get Hustle ?? Vous y voyez plus clair ? Le chanteur guitariste sacrément musclé porte une jolie moustachette comme dans les années folles et c’est lui qui mène la danse, posant les riffs tranchants et dissonants tandis que le clavier apporte le côté dansant et désuet de la musique. Le batteur, qui ressemble à un Daniel Prévost trentenaire bûcheronne sec derrière ses fûts et appuie sur le côté rendre dedans voir noise rock de certaines compos. Le chant assez particulier, pas si loin de certains efforts écoutables de Mike Patton, continue à rendre la musique d’Experimental Dental School à part. Le trio y met du cœur mais on ne peut pas dire que le public répond aux appels du groupe et seulement quelques corps (de sexe féminin j’ai remarqué) dansent. Tout comme pour Papier Tigre le set ne décolle pas complètement et les ritournelles guinchantes tombent parfois à plat. C’est un peu dommage mais ce n’est pas la soirée pour foutre le feu. C’est mardi et ce n’est pas permis ?! Même si on passe un bon moment on ne peut pas dire que ça renverse notre petit crâne de début de semaine. C’est un bon concert mais cela n’apporte pas forcément plus de sensations que les disques. Je ressors du concert avec le sentiment que le groupe semble dans un certaine redite musicale et qu’il a du mal à se sortir de ses propres gimmicks. Prisonniers de son propre univers, si particulier ?? A voir lors du prochain effort discographique. Tiens ça tombe bien ils viennent de sortir un split cd avec les excellents allemands d’Eniac. On fait les emplettes et on trace direction le Morbihan dans une nuit qui s’annonce bien fraîche. (Photo: Experimental Dental School) http://www.barakason.com/