TOC & JEAN-LUC GUIONNET Quelques idées d’un vert incolore dorment furieusement (Circum Disc 2025)

On retrouve ici nos trois TOC en concert à la Malterie de Lille ce 11 mars 2024 accompagnés de Jean-Luc GUIONNET au sax. 

TOC est un trio constitué de Jérémie Ternoy (Fender Rhodes, Piano Bass), Ivann Cruz (guitare) et Peter Orins (batterie) qui évolue entre rock expérimental et plages d'atmosphères grinçantes et tendues. Ambiances qu'aiment tout particulièrement notre sax finistérien d'origine lyonnaise Jean-Luc GUIONNET (Je me rappelle qu'il demeure sur Audierne...) .

Qu'il soit au sax, à l'orgue, au dessin ou en concerts, Jean-Luc GUIONNET se ballade partout dans le monde, entre son Finistère d'adoption et ses nombreuses tournées, il reste avide de rencontres sensibles et de musiques libres. Un aventurier loin des Air'Bnb et autres hôtels, lui préfère la rencontre in situ et écouter les gens au plus proche. C'est un vrai curieux qui sait très bien où est sa place et sait en corolaire très bien se placer dans le groupe. 

Et dans ce nouveau disque avec TOC, c'en est même évident. 

Ça commence à tâtons dans le noir, la guitare répond au riff de sax, le Rhodes rode en nappe, la batterie disrupte. A tâtons certes mais pas pour longtemps... Le souffle devient court et ça s'énerve. C'est toujours disruptif mais en mode binaire presque indus voire techno. Une bien bonne entrée en matière. ORINS a les chevilles qui démangent. J'ai pas mal pensé à THE AMES ROOM lorsque la syncope et le côté tribal tentent de bousculer le concert. Les à-coups sont légions. Ce qui laisse la place au souffle court du sax. Le quatuor sait éviter les nids de poules sauf quand ils sont inconsciemment provoqués. Entre coups de semonce hargneux et grincements tendus, le set délivré par nos quatre musiciens est très physique, il envoie son pesant d'énergie, laissant entrevoir, avec parcimonie, quelques fenêtres de ciel bleu, du calme tout relatif, dévoilant ainsi toute la sensibilité des TOC quand GUIONNET se met en retrait. Le disque se prend d'un bloc et les 33 minutes du concert enregistrés par GUIONNET lui-même ont cette sensation de brulot bien tendu, une guitare hargneuse et à l'écoute, des dissonances bien goupillées comme on aime, bref, une sorte de tornade free que j'aurais bien aimé voir ce soir là à la miroiterie.

 Au passage, la malterie est menacée d’expulsion, voici de quoi lire.