EVAN PARKER : monoceros (Psi 15.10 / Emanem records 2015)
Réédition d'un des disques phares du saxophoniste anglais (1944). Un solo au soprano de quatre parties improvisées qui date de 1978. La première, « monoceros 1 » joue le souffle continu à des hautes fréquences proches d'un synthétiseur en mode ultra pitchée, plages de vie stridente, tout dans la fraise, qui tourne, qui tourne, qui tourne. Alternent ensuite ses caquètements caractéristiques, puis d'autres plages de hautes fréquences, des temps en saccades de cris pointus, vifs, pas de pause, il souffle en boucle, en course, Evan Parker n'est pas là pour plaire. Comme à l'accoutumée, l'expérience est physique, énergique, les caquètements rappellent à certains des roulement de cris de sax, directement influencés par le jeu de caisse claire des batteurs free. C'est une idée... Ce premier jet de free dur dure une vingtaine de minutes et te laisse sans voix tellement la puissance de maître Parker t'en met plein les oreilles. Les allergiques n'ont qu'à prendre leur anti histaminique. Moi j'adore. Les 3 autres titres sont plus courts, « monoceros 2 » ventile et cherche à hululer, il calme le jeu tandis que le « monoceros 3 » lui crachotte comme Astaire joue des claquettes, c'est cuivré et bien lustré, les cliquetis sont vifs et certains sons claquent rude. Cette réédition est tout bonnement essentiel à tous les fanas du Parker. Encore merci à toi Martin.