ORTHODOX Gran Poder cd Alone Records / The Stone Circle 2005
L’Espagne est connue pour le flamenco ;moins pour ses groupes de doom… c’est l’intro la plus cliché qu’on peut pondre pour introduire Orthodox – et n’importe quel groupe espagnol. Désolé En fait, j’ai préféré lire quelques interviews avant de m’essayer à une chronique d’Orthodox… Parce que leur bio met plutôt l’accent sur l’influence de Earth et SunnO))), et parce que le fait qu’ils portent des toges (comme SunnO))) ) aurait pu jouer en leur défaveur… Proximité à double tranchant, puisque Julian Cope en a fait son album du mois (et une chronique !… de quoi en rendre jaloux plus d’un…). Qu’est-ce que j’ai appris dans les interviews ? Que leur toge est la toge traditionnelle de cérémonies chrétiennes espagnoles ; qu’ils ont beaucoup d’humour ; que les Melvins comptent parmi leurs influences majeures ; que Gran Poder est peut-être leur album le plus « metal ». Bref, assez pour me rassurer et appréhender leur musique avec confiance. Une musique assez loin de celle de Earth et SunnO))) d’ailleurs (exceptées les premières minutes), et c’est tant mieux. Tour à tour tribale (par son côté lancinant), progressive (sept minutes pour développer le premier riff de Geryon’s Throne), « bruitiste » (jeux de larsens dans la tradition du genre, accompagnés par une batterie tout en crescendos), presque hardcore (oh juste un riff speed au bout de vingt minutes !), parfois groovy (en fait une seule fois, sur El Lamento del Cabron – un riff bien stoner !), et évidemment sabbathienne ! Mention spéciale ? Peut-être au batteur, qui soutient la machine avec une précision infaillible, qui se fend de temps à autre d’une bonne accélération, et qui s’offre même une dérive free-jazz sur « Arrodillate ante la madera y la piedra ». Ouais. Un sacré batteur. Et puis la voix. Quelle voix ! Oh, elle n’est pas là souvent, mais quant elle y est, quels putains de vibratos ! Incantatoires ! Wouah !… La voilà, l’influence de la bande à Buzzo Et la production dans tout ça ? Impressionnante, peut-être trop propre (histoire de goûts – j’aurais aimé un son un poil plus crade), mais tellement massive. Des guitares (et basses) lourdes, épaisses, une batterie qui sonne d’enfer… Un disque sur lequel il n’est plus besoin de s’étendre (Julian Cope l’a fait), mais un disque qu’il est temps de découvrir ! http://www.the-stone-circle.com/