MONARCH ELYSIUM Split 13 Records, Wee Wee, Amanita Records, Throne Records, Parade Records, Shifty Records, Amertume Corruption, Fidelio, Murder Records, Solitude Records

MONARCH_ELYSIUM_Split

Hum… parler d’un split n’est jamais chose facile… Il y a pas mal d’écueils pour le chroniqueur, à commencer par sa partialité (lequel des deux groupes sera-t-il le plus d’humeur à écouter ?). Et comme le présent split est celui des antipodes, de la famille hardcore / metal, les choses sont encore moins faciles… Eh oui… Elysiüm est sans doute l’un des groupes les plus rapides de France quand Monarch est très probablement le plus lent, le plus lent, le plus leeeeeennnnnt… Si bien qu’on pourrait supposer que le déséquilibre (à peu près 5 ou 6 minutes pour Elysiüm contre 58 pour Monarch – ne vous fiez pas aux titres : 4 pour Elysiüm contre un seul pour Monarch) résulte d’une volonté de parité : les deux groupes se sont fixés comme objectif de jouer le même nombre de notes. Mais on est loin du compte (eh, eh !… parce que je me suis livré au décompte) : Elysiüm aligne plus de notes en un morceau que Monarch en quatre (c’est à dire en trois CDs…). Supposition débile, j’en conviens… Elysiüm officie donc dans un registre power violence / grindcore, particulièrement maîtrisé. Le batteur n’a pas grand-chose à envier aux boites à rythmes les plus rapides… un jeu donc très puissant, très rapide, très régulier, qui offre une assise sans faille au reste du groupe. Pour ce qui est des guitares et de la basse, on pourrait penser à Napalm Death, mais seulement au Napalm le plus rapide. La voix ne déroge pas non plus à la règle : alternance aigus / grave survitaminée. L’ensemble a la puissance incisive de groupes comme Discordance Axis ou Pig Destroyer. Ca arrache, quoi ! Après, doit-on regretter que leur partie ne soit pas plus longue ? Peut-être pas : ça va vite dans tous les sens du terme. Pas le temps de s’ennuyer, pas le temps de trop s’habituer… on reste sur la claque, ce qui est une façon intelligente de se faire attendre pour la suite. Et malgré ce passage éclair, on peut constater que le style d’Elysiüm est particulièrement cohérent. Quel est l’intérêt de parler de Monarch ? Que rajouter sur leur musique qui a réussi le tour de force de devenir incontournable après seulement… un album ? Peut-être vaut-il mieux s’égarer dans les spéculations, question d’apporter du neuf ? Il paraît qu’il ont fait leurs études en répète (parvenant à lire leurs cours au rythme d’une page entre chaque accord). D’autres prétendent qu’ils sont devenus alcooliques lors de ces mêmes répètes, et ce alors qu’ils ne prenaient pas de pause (cela dit, j’ai des doutes… il leur aurait fallu un budget qui dépasse l’entendement)… Où est la vérité ? Je n’en sais foutrement rien. Ah, oui… donc Monarch nous offrent un nouveau titre… 58 minutes. Pas de surprise par rapport au précédent double CD. Mais le plaisir est encore un peu plus grand. Le mixage est un poil meilleur (les larsens sont moins douloureux), on entend plus la voix d’Emilie (qui est pour le coup encore plus rocailleuse et plus glauque… ambiance black metal garantie !), et le reste est toujours aussi lourd. Pour le reste, toute la progression du morceau annonce, ou plutôt prépare le riff principal, hypnotique (dans sa façon de tourner) comme le riff d’intro d’« Under The Sun » (Black Sabbath), mais tellement plus lourd, tellement plus inquiétant… Monarch fait passer aux oubliettes des groupes comme Unearthly Trance… Je le disais au début, ce split est celui des antipodes de la famille hardcore / metal… Oui. Il nous présente ce qui ce fait de mieux en matière d’extrême (français ? pas seulement !) aujourd’hui. Et il pourrait bien devenir une référence. Et si Elysiüm ne nous présente qu’un aperçu de sa musique, il nous donne aussi un rendez-vous pour une suite que l’on va attendre avec impatience. En guise d’épilogue, il faudrait encore souligner l’excellent travail de Stephan d’Amanita (qui a enregistré les deux groupes). Parce que je ne l’ai même pas dit, mais la production est parfaite. Il faudrait aussi saluer les labels qui ont collaboré à cette aventure, et qui ne sont pas moins d’une dizaine : 213 Records, Wee Wee, Amanita Records, Throne Records, Parade Records, Shifty Records, Amertume Corruption, Fidelio, Murder Records, Solitude Records.