CHARLEMAGNE PALESTINE : Ssingggg Ssschllingg Sshpppingg (Idiosyncratics 2015)
J'ai toujours un faible pour Charlemagne Palestine depuis que je l'ai vu au piano accompagnant son vieux pote Tony Conrad (violon) à Nantes en 2005. Ce nouvel album s'inscrit dans la droite ligne du dernier concert que j'ai pu voir de lui, notamment celui à la cathédrale de Nantes en 2012. Je le revois entrer, par derrière, un verre de pif à la main, le doigt tournant sur les rebords pour le faire chanter et lui essayant de sa petite voix de taré de l'imiter à chanter... «sssinnngggggg ».... Ca commençait bien ! Et ca s'est aussi bien fini tout en polyphonie... Un peu comme sur ce nouveau disque solo du bonhomme. Ce nouvel album se compose d'un unique morceau, ni plus ni moins, une large étendue sombre en arrière plan, des vagues inquiétantes au loin, un truc du style « je pose les 2 avant bras sur les touches d'un orgue et j'enregistre ». Puis, juste devant, la petite voix de mémé toute en aigu du new yorkais (Bruxellois maintenant) t'entraine toi auditeur à chanter « sssinngggg...».... tout un programme... C'est la vive qui te pique le pied. Si il te touche t'en prend pour de longues années. L'agrégation des sons (orgue, chants d'oiseaux ...) et des boucles tirent au final vers de la noise laissant encore une fois entrevoir toute la curiosité, la générosité, l'humour et l'inventivité du presque septuagénaire (1947). A l'heure où sont réédités de nombreux albums en vynile chez l'italien Alga Marghen, il me semble que c'est une bonne introduction à tout son travail dans le minimalisme et la musique contemporaine.
En cadeau, l'interview de pépère !
