BETUNIZER Gran Veta (Bcore 2013)
BETUNIZER ca a été une sacrée découverte à feu le Stakhanov de Nantes le 26 septembre 2012 pour les quelques spectateurs sagement présents devant la scène ce soir là. La section rythmique basse batterie de ce trio est énorme, tout en syncope, n'ayant pas peur des angles morts, musclée comme un boxeur avec le regard multi-directionnel du caméléon. Ils ne sont plus tout jeunes ces espagnols (Valence) et ils ont pris le parti d'utiliser au mieux leur caractère frondeur original. Le sang chaud c'est sur, ils l'ont. L'histoire ne dit pas si c'est la viande de taureau qui pause pour la pochette mais il y a du cachet là dedans, c'est certain. Issus des bas fond du post punk mâtiné d'une touche viandarde bien saignante à la DISCHORD/TOUCH N' GO, les 3 BETUNIZER sortent ici leur 3ième album, peut être le meilleur des trois même si franchement, je chipote. Les 10 titres détonnent dans le paysage musicale de leur label BCORE plus habitué à l'émocore. Le chant en espagnol et l'univers noisy/mariachi rappellent évidemment PICORE mais ils ont autres choses de moins cérébral les BETUNIZER, ils ont la puissance, je veux dire, ce truc inné, du ventre, ce machin qui sort comme un vomi et qui vient de loin. On pourrait penser à du THE EX d'il fut un temps, la batterie tribale n'y est pas pour rien. Ce disque ci donne peut être un peu plus dans la mélodie, certaines parties de guitares ouvrent la tête ("talco y bronce") mais c'est en concert qu'on apprécie le mieux les BETUNIZER, au crépuscule, juste au dessus de l'horizon, près de Vénus couchante, leur post punk conquis à chaque tour d'Europe encore et encore des auditeurs et si vous avez loupé leur récente tournée européenne, je vous invite à ne pas louper la suivante.