WILL GUTHRIE Sticks, Stones & Breaking Bones (2012)
WILL GUTHRIE est ce batteur australien que j'ai vu la première fois dans son projet ELWOOD & GUTHRIE en 2008 à BITCHE (fameuse salle nantaise autogérée) accompagné par le chanteur et joueur de banjo Scott Stroud dans un duo cajun bigarré bien décalé. Depuis c'est dans le trio THE AMES ROOM, accompagné par jean-luc guionnet (saxophone alto) et clayton thomas (contrebasse), que le batteur s'est vu briller. Puis les solos se sont succédés, un terrible moment à l'Olympic (Nantes) pour l'anniversaire d'une radio locale (25 ans de JET FM en janvier 2011), des concerts dans toute l'Europe, voir du monde, il suffit de consulter le site du batteur pour se rendre compte du cosmopolitisme du bonhomme. http://will-guthrie.com. Le premier album solo de l'australien est de même issue d'une ribambelle de labels : le lyonnais GAFFER qu'on ne présente plus, Les pourricords, plutôt pop et très nanto nantais, Electric Junk (expatrié de Nantes à San Sébastien par amour... oh c'est beau Guillaume ;-) ) barré entre Noise crasseuse, grind euphorisant et free jazz Luttenbachisée et enfin Antboy qui est une des structures dans laquelle GUTHRIE milite. Milite, oui, car l'histoire de tout çà, c'est un véritable style de vie que le monsieur a choisi. Organisateur de soirées expérimentales pendant toute l'année, GUTHRIE est aussi un des instigateurs de Festival CABLE (free expérimental, performances...) à Nantes et à chaque fin d'Hiver. Après pratiquement 10 ans de concerts dans les membres, WILL a eu le temps de forger ses morceaux. Les 2 faces de ce vinyle tiré à 500 exemplaires sont distinctes : L'une est une triplette de rythmiques toutes en brillance. Alternent parties de free, à la clochette euphorique, à la caisse claire en mode "virevolte", au rendu fringuant, tout dans le bide pour les 2 plages aux extrémités et tout en mystères enfouis et en ambiances dans le plein milieu de la face A. Noire cymbale, profonde à souhait où l'archet fait vibrer le bronze et l'étain. C'est un interlude. La face B est un unique titre de 16 minutes, tribal et tendu comme il faut, tout en crescendo, très rock pour le coup mais à l'enregistrement profond et brillant. Ca transpire et ça vit. Un disque suave et gouleyant où peut importe la technique mais où le rendu est attractif et l'originalité du type bien gravée dans ce lourd vinyle tout en percussions.