SHUB The snake, the goose and the ladder Goback records / Rejuvenation Records / Down Boy Records / Karaoke 666 / Whosbrain records 2008

Nîmes nous a donné, dans les 90’s, DRIVE BLIND et son fabuleux « Be a vegetable » ; aujourd’hui, c’est SHUB qu’il faut mettre à l’honneur avec ce disque qu’en tant que fidèle lecteur de NOISE, je ne pouvais que me procurer toute affaire cessant Bien m’en a pris En effet, les huit titres des gardois (quatre sur « face Gard » et quatre sur « Face Texas »), en même temps qu’ils se positionnent à la croisée de plusieurs genres plus qu’attractifs (noise, noisy, rock indé et sonorités réminiscentes de cette épopée 90’s et de groupes de référence tels que Sebadoh, Pavement ou Sonic Youth), font mouche et évoquent, tout en restant singuliers, le meilleur du rock « indomptable » de ces deux dernières décennie En outre, le groupe, ce qui est d’ores et déjà une référence elle aussi fiable, peut se targuer de participer, en avril prochain, au Nextclues Fuckfest ##2 aux côtés de formations comme Marvin, Basement, Death to Pigs ou café Flesh, pour faire court et ne citer que les plus « illustres Revenons-en maintenant au contenu de ce disque ; court et allant à l’essentiel tout en tenant un propos peu conventionnel, il impose un rock de caractère, bruitiste et jouant avec adresse sur les brisures et variations rythmiques, affichant un esprit punk revendiqué et faisant preuve, en sa fin, d’un humour cassant plutôt bienvenu (« Rock critic song », tout à fait juste, doté d’un allant renversant et qui vient s’ajouter à la longue liste des grosses réussites de cet albumAu début, il use d’une trame instrumentale magistrale sur « Valet tournant », incroyable bourrasque basse/guitare/batterie truffé de plans géniaux et boosté par des grattes de feu auxquelles la rythmique offre le parfait appui, puis « Numerals » et son enivrant parfum Fugazi/The Ex (bien qu’on soit ici avant tout, il faut le souligner, en terre Shubienne du point de vue du rendu et de la création) confirme l’excellente impression de début On pourrait d’ailleurs s’attarder à chacun des huit morceaux livrés, à commencer par ce « Prok’O’Fiev » massif et ce « Franky Vincent goes to Hollywood » fonceur et belliqueux. Ou encore, sur la face « Texas », l’alternance plages noise/ accalmies Pixiennes de « Playing cards », le rythme débridé « In the mudland I live », modéré par un break moins alerte et significatif. Ou, plus loin, « Santa’s gift ( song for JL) », barré et excentrique, à la fois puissant et à la li mite du psychédélisme, qui précède l’excellent « Rock critic song » évoqué plus haut Vous l’aurez compris, cet album est amené à s’imposer sur la scène hexagonale et fera forcément date si tant est que le public, et les critiques écorchés par Shub sur son dernier morceau, fassent preuve d’audace et reconnaissent à sa juste valeur ce groupe d’ores et déjà incontournable et qui nous offre là un moment de plaisir auditif durable et sans modération aucun Excellentissime ! http://shub.is.free.fr http://www.myspace.com/downboyrecords