BLACK UNITY TRIO al-fatihah (Salaam Records 2020)

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Basé à Cleveland/Ohio et d'abord duo (Yusuf Mumin* et Abdul Wadud**), le BLACK UNITY TRIO se forme grâce à l'arrivée du percussionniste Hasan Abdur Shahid***. Puis c'est parti, quelques concerts jusqu'à ce 24 décembre 1968, date à laquelle le trio enregistre ce superbe disque de Free Jazz émotionnel où Mumin développe son jeu dans de longues tirades façon COLTRANE**** ou Pharoah SANDERS de cette époque riche de liberté. Abdul Wadud joue de la basse et du violoncelle, ca marche à mort, le violoncelle donne de l'air, que ce soit à l'archet ou au doigté puis de l'espace créatif pour qu'Hasan Abdur Shahid développe son jeu free, ouvert, rythmé et atmosphérique. Ce disque redécouvert que très récemment est un météor dans ce petit univers du free jazz. Le disque débute par des clochettes, référence direct dans ma tête au 'interstellar space' du duo Coltrane/Ali, puis différentes atmosphères s'enlacent, tantôt 'spirituelles' comme certains aiment à le dire, tantôt calmes et introspectives ou carrément violentes quand chacun arrive à s'élever au dessus de son propre talent et que se libère cette sève primale profondément enfouie en chacun d'eux. Les vaguelettes sensibles alternent aux rouleaux puissants, au ciel bleu les tempêtes, l'impression de simplicité et de cohérence dans le développement des morceaux est digne d'un grand trio qui malheureusement donnera son dernier concert en 1970. C'est Ras Moshes Burnett qui le raconte en pochette intérieure de ce 'gatefold' LP.
Cet unique album, 'al-fatihah', est une réédition du disque sorti à l'époque sur le propre label du trio Salaam Records en 69, et tiré à 500,  puis réédité en 2020 par ce même Salaam Records à 2000 exemplaires. Ca marche tellement bien qu'ils l'ont re-ré-édités cette année, 2021 donc, avec une pochette noire.
 
 
* aka Joe Philipps au sax alto
** aka Ron DeVaughn basse/violoncelle
*** aka Amos Gordon Jr batterie percussions
**** période 'olé'