01-2012

2012

 

Je suis parti je ne sais où, parti dans les moiteurs embrumées d’une grotte triste. Alors que les vieux rockeurs punk ou new wave sombrent dans la mélancolie (le revival des année 80 n’en finit pas... putain de jeunes vieux... ou de vieux tout court...), moi j’hiberne dans ma grotte. Je fais le point et je passe l’hiver en gamme monocorde. Je plane suspendu sur une toile d’araignée la gorge nouée en essayant de faire le moins de gestes possibles pour ne pas attirer la bestiole affamée. Le temps est à la disette. Le printemps 2011 avait vu le tim hecker dropped piano kranky recordsRavedeath, 1972 de TIM HECKER éclore et  c’est avec la version vynile de son ep “dropped piano” que 2012 commence. Ce (grand)maxi ou (petit) LP, c’est selon,  met en exergue les versions s non totalement habillées du Ravedeath... les parties programmées MIDI de piano sont à l’affiche, avec accolé, un certain amoncellement de corde, de trituration et d’ambiances d’obédience très mélancoliques. Un ravedeath dénudé donc mais qui me ravi à chaque écoute. Autre retour en arrière, les grincements, les souffles, les couches, et surcouches de l’ambient noire (à toge) de SAAAD “ pink sabbath/raincoats”,saaad punk sabbath pink ep qu’on ne dira pas triste, ni de Toulouse. Une cassette qui plaît beaucoup à mon autoradio et un bandcamp qui ne fait pas la fine bouche quand il s’agit d’interpeller l’oreille quand elle cherche la vague qui crisse, le plastique qui fond et le métal qui rouille. Pas de rythmes, du feedback, un chouilla de disto, beaucoup de réverb et un gouffre profond à perte de vue. On n’y voit pas le fond. Une musique profonde à rapprocher des travaux de Oren Ambarchi.

 

philippe-petit-extraordinary-tales-of-a-lemon-girl/Le nouveau disque de Philippe PETIT ""oneiric rings on grey velvet" a tout pour plaire. Plein de malice au premier abord, les ambiances poinconnées HERRMANN version “trafiquée” apparaissent rapidement, j’ai parfois l’impression d’entendre les cordes de “Psycho”, du “néoclassique” comme ca se dit dans les salons des gens qui savent, mais qui s’épaissit et qui au final n’a rien à voir avec le salon de thé mais plutot avec les ambiences violentes d’un XENAKIS qui aurait fricoter avec les oreilles du TEST DEPT versant “pax britannica” en plein footing... Hopopop... Oui ça transpire et ca joue longtemps, c’est violent à souhait. Je l’écoute vraiment beaucoup. J’aime ce violon acharné et ce hautbois mélodieux. Je fais mon film et oui, j’avoue,  je m’y sens bien. C’est le meilleur disque que j’ai entendu de lui. (Je n’aimais pour tout dire pas du tout ses projets électronica. ). J’en oublie l’essentiel : ce disque inaugure une série de 3 et je vous conseille fortement de vous en inspirer. Dernier jet, un split 10” de chez WALLACE & PHONOMETAK LABORATORIES pour parfaire l’image définitivement expérimentale de cette chronique.  Un nouveau disque d’EVAN PARKER en collaboration avec WALTER PRATI (electronics)  sur une face et LUKAS LIGETI (batterie), + JOAO ORECCHIA (electronics,cello) sur l’autre, ca ne se loupe pas (surtout pour la première face...). Toujours à canarder, à crier, haut percher dans son sax, le père PARKER a du tonus à refiler à tous les bambins. les bruitages électroniques en arrière plan sont du même accabit. Haut perchés, extrêmes et sans concession. Ca s’envole, ca joue, c’est frétillant et salvateur. Ca applaudit fort et franchement, j’aurais foutrement aimé être là ce soir là. L’autre face est plus anecdotique et même sans grand interêt à vrai dire... Merci à toi Mirko.

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