Après les nombreuses tournées qui ont suivies la sortie de leur premier album « la décadence de la décadence », un break de quelques mois, un changement de batteur, Amanda Woodward est de retour avec ces deux nouvelles chansons qui nous permettrons d’attendre le prochain long jus. « meurt la soif » nous reprend là où on les avait quitté sur leur précédent opus, à savoir un émo hardcore direct, punk rock dans son approche. Pas de chichi. Une bonne mélodie. Un chant abrasif, un brin plus « gras » qu’a l’habitude (abus ?). Une rythmique qui bastonne.

Belle Epoque n’est plus. Le groupe s’est séparé début 2006. Il reste des démos et ce Ep pour témoigner de la musique du combo de la région parisienne. Sur ce joli bout de vinyl (livré avec un gros livret de paroles des chansons et autres textes) le quatuor joue un émo core très attaché à certains groupes français des années 1990 (Alcatraz, Peu Etre, Vanilla, L’Invention De Morel…) mais c’est surtout aux premiers travaux d’Amanda Woodward que ces six titres ont été régulièrement comparés. Ce n’est pas complètement faux non plus !

Deuxième salve pour le gang punk hardcore old school de Paris. Le son est bien meilleur que sur la première démo, ça sonne carrément mieux. Le chant de Stef Rad Party semble être moins sur la corde raide et ça bastonne tout autant. Une nouvelle fois c’est la guitare en son clair qui est la marque de fabrique de Customers. Mélodiquement très adroite, sorte de rock bluesy dépouillé et ultra accéléré, la six cordes donne un ton à ces huit nouveaux titres qu’on entend finalement assez peu ailleurs actuellement, dans le même genre. Du coup j’aime ce son frais et direct.

Ventura s’est formé durant l’été 2002, il comprend des membres de feu Iscariote et Illford. Basé en suisse le combo annonce que l’aventure Ventura a prit forme lorsque le trio s’est décidé de revenir à leur premier amour : l’indie rock…passablement noisy je rajouterai. Guitare un brin crassouse, limite grungy, mélodie enivrante, rythmique appuyée, chant sensible et nerveux. Unwound, Sonic Youth, Husker Du/ Sugar, Built To Spill, Sicbay, Dinosaur Jr sont dans la place…Deux titres seulement mais qui donnent comme une envie d’y retourner, ça tombe bien un album sort début 2006.

Ventura est né autour de musiciens vus chez Iscariote et Illford avec une seule envie commune jouer un indie rock énergique, mélodiquement accrocheur et noisy. Les Suisses y arrivent haut la main avec « issues », un morceau construit quasiment en deux parties qui laisse transparaître l’efficacité de l’écriture du trio. Si Sebadoh, Dinosaur Jr, Unwound, vous ont fait frémir un jour, ce morceau de Ventura risque de vous titiller l’oreille.

Avec des ex Dead For A Minute et Short Supply dedans on a du mal croire que ce Hyacinth puisse sonner à côté de ses pompes. En effet ce nouveau combo franco-luxembourgeois joue efficacement un hardcore qui doit autant à un Uranus allégé à coup de gimmicks émo ou screamo (pour les kids) qu’à l’énergie d’un Frail ou d’un Amanda Woodward métallisant ?? Hyacinth s’inscrit donc dans une certaine évidence musicale. La prise de risque ou l’inspiration est minime et j’avoue que dès la face b je baille trop facilement à l’écoute de « ist das unsere lebe, ist so unsere lust ? ».

Après une démo plutôt enthousiasmante le gang de Bordeaux revient pour sa première réalisation discographique, prêt à chauffer les dance-floors de la vieille Europe. Adam Kesher joue un post punk définitivement pop, dans le ton du moment, avec une approche quasi dansante sur « where’s my place », on pensera au Gang Of Four, Talking Heads etc… pour les influences de bases mais comme pour la démo déjà chroniquée ici, c’est à The Robocop Kraus que Adam Kesher doit beaucoup, beaucoup trop souffle certaines personnes dans mon dos.

L’est de la France, Metz, ça sent le grisaille, la crise, le chômage, la galère…Strong As Ten se nourrie de son environnement pour décupler sa rage et nous la balancer dans un hardcore trashy, incisif et teigneux. Les collègues parlent de Bones Brigades, Tear It Up...il y a de ça en effet dans la musique de Strong As Ten. Mais je suis surtout sensible à l’urgence, à l’envie d’en découdre qui saute aux oreilles à l’écoute de six chansons qui savent transgresser les fondamentaux des différentes chapelles du genre…avec en bonus une reprise de Minot Threat. C’est vous dire que ça le fait !?

Il y a quelques mois, j’ai reçu trois disques de Fathmount, projet d’ambient-drone-experimental-etc. de Hong Kong. La première chose qui m’a frappé – avant même d’avoir écouté les disques –, c’est le sens du design dont fait preuve Wilson, le p’tit gars derrière ce projet. Avec des moyens plutôt limités (des CD-R, une imprimante, rien du tout, quoi), il parvient à créer des visuels d’une grande qualité esthétique (avec une ligne directrice très cohérente), et très intriguants.

Je n’ai jamais été un grand adepte du hardcore “holy terror” joué (inventé ?) par Integrity. A l’instar de Terror ou Hatebreed, cette musique inspirée (en gros) par le métal de Slayer et le New York Hardcore, m’a toujours laissé perplexe. Virils pour rien, des paroles qui m’ont toujours laissées interrogatif,… ces groupes faussement violent en font des tonnes et cumul les clichés depuis de trop nombreuses années (un peu comme les pleureuses dans « l’émo »).